Le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita a affirmé que la crise en Libye ne sera pas réglée à coups de conférences ou avec des interventions étrangères en soutenant la solution politique basée sur des élections libres comme prévues par le calendrier électoral, soit à la fin du mois de décembre.
« Si la situation actuelle en Libye est stable, il faut savoir que la stabilité n’est pas permanente », a alerté le ministre des Affaires Etrangères, en indiquant que ce qui apportera plus de stabilité au pays voisin, ce seront de nouvelles mesures, des élections comme celles du 24 décembre de cette année, qui sont véritablement des facteurs de stabilité.
En ce sens, M. Bourita a estimé jeudi à l’issue d’un entretien avec le président de la Chambre des représentants libyenne, Aguila Saleh, à Rabat, que l’éloignement de cet objectif et cette logique démocratique et reconstructrice de stabilité pourrait faire perdre à la Libye tous ses acquis accumulés ces derniers mois.
Le ministre des Affaires Etrangères a souligné que le succès du tournant politique en Libye ne serait sans passer par l’engagement de toutes les institutions et partis libyens à organiser des élections générales.
Le maintien de la date électorale convenue par les Libyens et la communauté internationale est « essentiel pour éviter l’impasse » a-t-il affirmé et estimant que la résolution de la question de la légitimité en Libye ne pourra se faire que par des élections générales.
« Si nous attendons des conditions idéales pour la tenue d’élections, elles pourraient ne jamais avoir lieu », a-t-il fait remarquer en estimant qu’il est plus judicieux serait de profiter des circonstances actuelles qui sont appropriées et où les conditions de tenue d’élections sont réunies.
Il a estimé qu’il existe désormais une réelle convergence de visions entre les parties libyennes, et que la la logique « exige de commencer les étapes qui ouvrent la voie à la tenue de la élections », estimant que tout retard « aura un impact négatif sur le peuple », qui attend depuis de nombreuses années un retour à la normale et une sortie de guerre après le printemps arabe et la chute de Mouammar Kadhafi.
Nasser Bourita a rappelé que le Maroc se gardait sa position de principe de non ingérence dans les affaires libyenne en insistant qu’elles doivent se régler entre les parties libyennes seulement. A ce titre, il a expliqué que la relation distinguée entre le Maroc et la Libye et le statut dont jouit le Roi Mohammed VI chez les parties libyennes et le peuple libyenne ont permis d’installer une plateforme de confiance au Maroc pour accueillir le dialogue inter-libyen, toujours dans la logique de non immixtion dans les affaire intérieures de la Libye.
Les discussions entre le chef de la diplomatie et le président de la Chambre des représentants libyenne, s’inscrivent dans la continuité du dialogue entre Rabat et les partie libyennes dans la cadre du suivi de l’évolution de la situation en Libye. Le Maroc a été l’un des principaux acteurs de stabilité en Libye depuis 2015 depuis qu’il a accueilli les parties au conflit et les invités au dialogue pour trouver des solutions d’eux-mêmes.
Les parties libyennes se sont mises d’accord sur un plan de sortie de crise qui devrait prendre effet avec l’organisation d’élections générales fin décembre. Mais ces dernières semaines, certaines voix se sont élevées pour appeler à repousser cette échéance et faire perdurer le statut quo.
M. Bourita a appelé les parties libyennes à « travailler avec une logique pratique, lever les obstacles » et à se concentrer sur les acquis pour en tirer le positif en soulignant que « l’expérience a prouvé que l’attente d’un consensus complet ne conduira pas à l’organisation d’élections ».