L'Algérie piquée au vif par la réponse du Maroc sur l'autodétermination de la Kabylie

L'Algérie piquée au vif par la réponse du Maroc sur l'autodétermination de la Kabylie
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samedi 17 juillet 2021 - 22:48

L’Algérie s’est officiellement plaint vendredi soir, de la réponse du Maroc face à ses provocations. Après avoir remis sur la table une nouvelle fois sa perpétuelle obsession visant à déstabiliser le Maroc à l’aide du mouvement séparatiste du polisario qu’elle parraine, l’Algérie n’a pas accepté que le Maroc lui ait répondu par la pareille en soutenant l’autodétermination de la Kabylie.

Alors que le nouveau chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra a cherché à acculer le Maroc en se faisant l’avocat du diable devant la réunion ministérielle du Mouvement des Non Alignés, l’Algérie est sortie de ses gonds lorsqu’elle a reçu une réponse qui la dérange.

Ramtane Lamamra pensait s’en tirer facilement en défendant les milices terroristes et séparatistes du polisario (une organisation militaire créée par Alger visant à s’emparer du Sahara marocain) devant cette réunion malgré le fait qu’il soit hors sujet.

Mais c’était sans compter sur la présence d’un diplomate de haut rang, Omar Hilale, qui lui a tiré les oreilles en lui rappelant que l’Algérie qui «se dresse en fervent défenseur du droit à l’autodétermination» uniquement lorsqu’il s’agit du Maroc, «refuse ce même droit au peuple Kabyle, l’un des peuples les plus anciens d’Afrique, qui subit la plus longue occupation étrangère».

Ces quelques mots ont suffit pour mettre le feu aux poudres chez le commandement Algérien irrité par la révélation au grand jour de son double discours, d’autant plus qu’il s’agit de la première fois depuis de nombreuses années que le Maroc remet l’Algérie en place sur ce sujet là, d’autant plus que le Royaume est attaché au principe de non ingérence dans les affaires internes des autres pays contrairement à l’Algérie. Le Maroc n’a jamais commenté officiellement la situation désastreuse en Algérie et observé le silence sur le Hirak.

Vendredi soir, le ministère algérien des Affaires étrangères a publié un communiqué pour faire part de son irritation. Il indique que la réponse du Maroc aux attaques algériennes sur le Sahara, « heurte frontalement les principes et les accords qui structurent et inspirent les relations algéro-marocaines. Elle constitue une violation flagrante du droit international et de l’Acte Constitutif de l’Union africaine ».

Il estime que l’appel du Maroc fait à la communauté internationale pour soutenir le peuple Kabyle qui vit sous l’occupation algérienne est une «reconnaissance de culpabilité en ce qui concerne le soutien marocain multiforme actuellement accordé à un groupe terroriste connu ».

La diplomatie algérienne faisait référence au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), un mouvement pacifique qui n’a jamais déclaré la guerre à l’Algérie (comme l’a fait de son côté le polisario que l’Algérie soutient, ndlr) et que le président algérien Tebboune a décidé de classer comme « organisation terroriste » en avril 2021 dans le sillage de la répression du mouvement national du Hirak qui tenait tête au régime dans les région Kabyles et qui avait également boycotté le vote des législatives truquées par le pouvoir algérien.

Versant dans le sensationnel et les mensonges éhontés sur des faits qui ont marqué le peuple algérien, le département de Lamamra est allé même jusqu’à accuser le Maroc d’avoir soutenu des « groupes terroristes qui ont ensanglanté l’Algérie durant la +décennie noire+ ».

Le ministère algérien estime que la « communication diplomatique marocaine est aventuriste, irresponsable et manipulatrice (…) destinée à cultiver un amalgame outrancier entre une question de décolonisation dûment reconnue comme telle par la communauté internationale et ce qui n’est qu’un complot dirigé contre l’unité de la nation algérienne ».

Pourtant le MAK cherche vraisemblablement l’émancipation du peuple Kabyle et l’autodétermination en dehors du joug de l’Algérie qu’il considère comme un pays colonisateur. L’Algérie a prémédité le classement du MAK et du Rachad comme organisations terroristes à un mois des élections législatives rejetées par le peuple algérien.

Les deux mouvements politiques anti-régime basés à l’étranger, le MAK étant séparatiste kabyle et le Rachad islamo-conservateur (porté par un ancien diplomate algérien, ndlr), ont été classés terroristes sur ordre du président Abdelmadjid Tebboune, qui les as accusés d’avoir commis des « actes hostiles et subversifs (…) pour déstabiliser le pays et attenter à sa sécurité », au moment où aucune de ces allégations n’ont été prouvées.

Le président du MAK, Ferhat Mehenni, avait réagi à la nouvelle en indiquant que le régime algérien a « gravement » dérapé « en publiant un communiqué sur son site officiel dans lequel, sans aucune preuve, il accuse le MAK de préparer des attentats terroristes ».

Le président algérien a renforcé ses pouvoirs et le régime totalitaire qu’il représente en instaurant une série de mesures controversées dans le pays, notamment par le changement de la constitution, de l’interdiction des manifestations, et en accusant le Hirak d’être infiltré par les islamistes ou la « main étrangère », une excuse que la régime sort à chaque fois comme celle de la « conspiration » pour légitimer la domination des militaires de l’espace politique et public.

Le président a même amendé le code pénal pour y introduire une nouvel article pour punir les militants des mouvements anti-régime. « tout Algérien qui s’active ou qui s’enrôle à l’étranger dans une association, groupe ou organisation terroriste ou subversif » dont les activités « nuisent aux intérêts de l’Algérie » risque la prison à perpétuité au moment où le MAK et le Rachad interdites d’exister en Algérie ont leur siège à l’étranger.

Tebboune a également promulgué la nouvelle convention d’extradition entre l’Algérie et la France, alors que la plupart des dissidents du régime, des journalistes, et des politiques ont trouvé l’exil en France du fait de la proximité linguistique. Il avait un temps porté le projet de déchéance de nationalité qu’il a retiré face à la fronde populaire.

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