La direction de la francophonie fait des remous depuis quelques semaines alors que deux femmes s’arrachent le titre au sein de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Le Canada et le Québec ont retiré mardi 10 octobre, leur soutien à la candidate chouchou qu’ils tentaient de faire passer.
Réunis pour un sommet à Erevan en Arménie du 11 au 12 octobre, les pays membres de l’OIF, 84 au total, devraient élire la prochaine secrétaire générale vendredi. Bien qu’au sein de cette organisation qui regroupe tous les pays francophones du monde, le choix de la direction se fait par consensus général, cette année, il y avait deux clans.
Le premier, celui du Canada et de Québec, soutenant la réélection de la candidate canadienne née en Haiti, Michaëlle Jean, anciennement gouverneure générale et brillante journaliste, candidate à sa propre succession, et le deuxième poussé par la France d’un appui très fort et de l’Union Africaine. Le second clan, le plus important, soutient la candidature de la ministre des affaires étrangères du Rwanda, Louise Mushikiwabo.
Contre toute attente, le Canada a décidé de se rallier au clan africain, soutenu par la France, laissant tomber Mme Jean, étant donné qu’ils ont vu qu’ils se dirigeaient vers une impasse puisque le tout OIF a manifesté son soutien à la candidate rwandaise.
« Pour ce qui est du poste de Secrétaire général, le Canada est prêt à se rallier au consensus, comme le veut la façon de faire en Francophonie », a déclaré en ce sens, Jérémy Ghio, le porte-parole de la ministre canadienne de la Francophonie Mélanie Joly.
Le nouveau Premier ministre du Québec, François Legault, a également confirmé le changement de camp du Canada dans un tweet repris par la candidate africaine.
Le soutien du Quebec à la candidature africaine est hautement apprécié; il est l'illustration de la solidarité positive dans l'espace francophone ! #LMOIF #SommetEVN18 https://t.co/dWEyBRVneW
— Louise Mushikiwabo (@LMushikiwabo) October 9, 2018
L’influence de Paris dans le choix de la prochaine secrétaire générale s’est bien fait ressentir et Ottawa n’a pas pu suivre. Selon les médias québécois, la France aurait proposé un deal au Canada pour soutenir la candidature de Louise Mushikiwabo. Paris offrait au Canada son appui pour l’obtention d’un siège non permanent aux Conseil de Sécurité des Nations Unies.