Le CESE se penche sur la problématique des souks hebdomadaires

Le CESE se penche sur la problématique des souks hebdomadaires
lundi 10 mai 2021 - 14:34

Nos “souks“ hebdomadaires, c’est un fait sont des trésors nationaux qui génèrent et drainent des ressources financières importantes. Pourtant, ces espaces vitaux, particulièrement à l’économie rurale et aux innombrables communes du Royaume souffrent de nombre de dysfonctionnements et de mille maux, liés notamment à leur mode de gestion et à leur infrastructure.

Selon une analyse du CESE, le souk est un point de rencontre hebdomadaire considéré comme un lieu et un “baromètre » de la vie dans lequel les habitants d’une région donnée se réunissent régulièrement, pour l’achat et la vente de diverses marchandises, l’échangent d’information etc. et autour duquel s’organise la vie de la population rurale. Il constitue en outre, une plate-forme financière importante dans l’économie locale et régionale voire nationale, car il remplit des fonctions économiques et commerciales de base. Il génère un nombre illimité de transactions contribuant au budget des groupes, à travers la rente de marché ou la perception directe des honoraires du groupe.

Les données du Conseil économique, social et environnemental (CESE) indiquent que le nombre de marchés hebdomadaires dans les zones rurales est d’environ 889, dont 822 ont lieu régulièrement et 67 ne le sont pas à l’heure actuelle, et cela est réparti sur environ 1282 groupes ruraux répartis dans diverses régions du Royaume. Partant de cela, le CESE a appelé les pouvoirs publics à se concentrer d’urgence sur la question des souks ou marchés hebdomadaires dans le monde rural.

A cet effet, l’institution constitutionnelle indépendante présidée par Ahmed Chami, estimant que les marchés hebdomadaires méritent d’être au cœur des politiques publiques a exhorté les acteurs impliqués dans la gestion des souks hebdomadaires en milieu rural (groupements, conseils régionaux, conseils de régions, intérêts décentralisés, secteurs ministériels, et collectivités locales) pour réorganiser ces équipements publics dans le respect des règles associées à l’aspect architectural et à la répartition des espaces de marché en les réhabilitant et en modernisant leurs structures au niveau de l’organisation et de la gestion pour être un levier de développement. C’est en tous cas ce qui est paru au Journal officiel n° 6984 publié cette semaine.

Le CESE estime que les souks hebdomadaires doivent mettre en évidence leurs qualifications et leurs potentiels pour s’intégrer dans les politiques publiques nationales et territoriales et promouvoir une gestion participative et coordonnée en rationalisant les revenus et en créant de la richesse au profit de la population locale. La parution évoquait également les répercussions du ou des coronavirus et appelait à sa prise en compte afin de faire du marché hebdomadaire un établissement public local qui offre aux utilisateurs les conditions nécessaires pour assurer la sécurité et la santé même pendant les périodes de crise.

Il faut dire également qu’en l’absence récemment d’études académiques et sectorielles actualisées sur les marchés, la dernière étude réalisée par la Direction générale des collectivités locales, relevant du ministère de l’Intérieur, sur «la restructuration des souks hebdomadaires et la professionnalisation de leur gestion» date de juin 2013, et la dernière recherche réalisée par le Haut-commissariat au Plan sur le sujet remonte à 2010 et 2011. La première étude mettaient en évidence les obstacles qui freinent le développement de ces espaces économiques de proximité, en particulier la dégradation des infrastructures, le non-respect des conditions d’hygiène, la mauvaise exploitation de ces espaces, les modes de gestion pratiqués et l’absence de politiques publiques pour le développement des souks hebdomadaires. L’étude de 2013 estimait que le revenu annuel des souks hebdomadaires est d’environ 313 millions de dirhams, soit 95% des revenus locatifs, ce qui représente une moyenne de 400 mille dirhams pour chaque marché. Les revenus d’environ 70% de ces marchés ne dépassent pas le plafond de 200 mille dirhams par an, et les charges locatives varient entre deux mille et 7 millions de dirhams selon le type de marché. En revanche, il n’est pas possible de mesurer la taille des flux financiers du marché, c’est-à-dire la masse de monnaie échangée le jour du marché, ni de contrôler ses ampleurs.

Les souks hebdomadaires réalisent, avec un nombre moyen de visiteurs d’environ trois mille visiteurs par marché, soit 2,6 millions de visiteurs par semaine au niveau national, des revenus financiers importants qui varient selon la spécialité, la nature du marché, sa taille et sa localisation. Malgré la forte contribution des marchés à la revitalisation de l’économie locale et régionale, le potentiel social, économique et culturel qu’offrent les souks reste sous-utilisé. Les données du Conseil confirment que la méthode adoptée pour gérer les souks ne garantit pas les performances économiques. Environ 40% de ces marchés sont gérés directement, un schéma qui a montré ses limites en termes d’amélioration des infrastructures ou de performance économique. 52% d’entre eux ne sont pas connectés au réseau d’eau et d’assainissement, 48% ne disposent pas d’éclairage et environ 36% de ces marchés ne sont pas entourés d’un clôture.

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