Enseignants contractuels: Libres mais appelés à comparaître

Enseignants contractuels: Libres mais appelés à comparaître
samedi 10 avril 2021 - 11:03

Après trois jours de manifestations (5, 6 et 7 avril), où des enseignants contractuels de toutes les régions du Royaume sont descendus battre le pavé des rues de Rabat pour revendiquer leur intégration comme fonctionnaires du ministère de l’Education nationale à part entière, histoire d’échapper à la mainmise des AREF et ne plus en dépendre, le calme semble être revenu sur la capitale.

En effet, en ces trois jours, force a été de constater, tension oblige à Rabat, quelques accrochages  entre manifestants qui mordicus défendaient leur beefsteak et celui de leurs compagnons régionaux, et forces de l’ordre qui tentaient de les disperser. Ces derniers, étant dans une logique de respect de l’ordre public pour lequel ils ont été formés d’autant plus que les marches, rassemblements et autres mouvements avaient été décrétés interdits par la Wilaya de Rabat qui dans un communiqué les avait signifiés formellement et notamment. Les autorités avaient évoqué pour cela les restrictions sanitaires, l’état d’urgence et même l’apparition de nouveaux variants du coronavirus.

Mais voilà, trois jours durant, les enseignants ont enchaîné massivement les manifestations malgré les interdictions, ce qui a engendré des frictions avec les autorités d’où plusieurs manifestants arrêtés sans distinction de genre. Des dizaines d’entre eux durent goûter à la paille de la garde-à-vue. Jeudi et vendredi nombre d’enseignements contractuels détenus ont été déférés devant le procureur du roi près le tribunal de première instance de Rabat.

Inutile de préciser que le périmètre du tribunal a été sécurisé avec des dispositifs où les membres des forces de l’ordre, des forces auxiliaires et autorités locales ont été intraitables afin d’empêcher débordements des enseignants et autres cadres des AREF présents alentours du tribunal, en guise de solidarité avec , leurs collègues.

Beaucoup d’enseignements contractuels ont été libérés après la comparution devant le procureur, qui a tout de même décidé de les poursuivre en liberté pour des accusations de rassemblement, violation de l’état d’urgence sanitaire et les outrages à la force publique. L’évènement n’a pas échappé à l’œil de notre caméraman et notre photographe, qui étaient présents lors de la sortie des « détenus » si l’on peut dire ainsi et qui pour nombre d’entre eux ont été accueillis par leurs collègues comme des héros.

L’un des enseignants contractuels, Kamal Chafaï raconte : « j’ai rejoint la capitale pour manifester et réclamer mes droits comme me le permet notre Constitution, j’ai participé dans ce cadre à une marche pacifique, j’ai été arrêté dans ce contexte. Après ma garde-à-vue j’ai été relâché aujourd’hui mais je vais devoir comparaitre le 27 mai prochain ».

Pour sa part Jamal Harmat a raconté: « mon arrestation, mercredi dernier, a été +musclée+ puis j’ai eu droit à 48 heures de garde à vue avant de passer devant le procureur du roi près du TPI de Rabat ce vendredi.  J’ai été remis en liberté mais je dois comparaitre pour répondre à mon aventure devant le TPI ».

Voilà, la plupart des enseignants arrêtés dans le cadre des protestations et manifestations de Rabat cette semaine sont libres mais l’épée de Damoclès devrait encore planer sur leur tête quelque temps encore, enfin jusqu’à comparution devant  le TPI. Mais la détermination des enseignants contractuels est loin de s’affaiblir bien au contraire d’aucuns scandent à qui veut les entendre leur revendication principale celle de point de ne pas renoncer pas à leur droit constitutionnel et d’être inclus dans la fonction publique.

Sous contrat, ces professeurs se disent rester engagés dans des manifestations périodiques dans la capitale, et régions jusqu’à satisfaction de leurs demandes. Ils justifient cette escalade par l’absence de signes concrets de la part de la tutelle pour ouvrir le dialogue. Les protestataires réclament le dialogue avec le ministère de l’Education nationale, pour le traitement de leurs dossiers. Mais pour l’heure c’est tombé dans l’oreille d’un sourd.

D’aucuns envisagent même une autre option pour répondre au «silence» du ministère de l’Éducation nationale, à savoir faire pression par des mesures «radicales» comme mettre fin à la saison scolaire en cours, tandis que d’autres au sein de la «Corporation des professeurs contractuels» rejettent cette option, étant donné son «coût élevé».

Les différents syndicats indiquent qu’ils suivent avec inquiétude et mécontentement cette mauvaise gestion, par le gouvernement, alors que la vox populi si l’on croit les réseaux sociaux est du côté des protestataires qu’ils ont pris en sympathie. Tant et si bien que des dizaines d’avocats de plusieurs barreaux au Maroc se sont proposés ou portés volontaires pour défendre les enseignants contractuels arrêtés mardi et mercredi en marge des manifestations qui ont eu lieu ces derniers jours dans la capitale Rabat.

Pour autant ce combat qui dure depuis plus de quatre ans maintenant n’en est pas fini!

Reportage photographique Mounir Mehimdate

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