Vaccination anti-covid : Les crèches mises à l'écart malgré leur proximité avec les enfants

Vaccination anti-covid : Les crèches mises à l'écart malgré leur proximité avec les enfants
mercredi 10 mars 2021 - 08:34

Les crèches privées, ces oubliées de la campagne de vaccination anti-covid, et ce en  dépit de leur contact direct avec les tous petits. En effet, les employés des crèches au Maroc n’ont pas été inclus dans le processus de vaccination lancé par le Maroc fin janvier 2021 pour faire face à la pandémie, notamment au sein de la famille de l’Enseignement/Education. 

« On n’a pas été invité« , lance d’emblée, un brin ironique, Adil Joundy, vice-président de l’Association Marocaine des crèches privées (AMCP). Dans une déclaration à Hespress FR, il relève que la campagne « n’a concerné que les enseignants« , et la preuve de cette « discrimination » est le fait « qu’on ne considère toujours pas les crèches comme faisant partie du corps de l’enseignement, alors qu’elles emploient des éducatrices diplômées, et qui sont présentes avec les enfants toute la journée« .

À cet effet, l’Association Marocaine des crèches privées a adressé un courrier direct à la tutelle, qui est le ministère de la Jeunesse et des Sports, pour l’informer de la situation. Mais sans aucune suite, nous précise Adil Joundy, préférant penser qu’il y a eu « certainement un oubli « .

Au titre de la saison scolaire 2020/21, les crèches ont pu ouvrir leurs portes en octobre 2020. Mais cela s’est fait de manière très stricte et dans le respect des mesures sanitaires mises en place pour limiter la propagation du virus fantôme. Dans la foulée, plusieurs crèches ont dû fermer boutique suite aux répercussions financières engendrées par la crise sanitaire.

Aujourd’hui, la capacité d’accueil des crèches est entre 50 et 70%, nous affirme le vice-président de l’AMCP. Et ce, pour plusieurs raisons, la première étant que les parents des tous petits hésitent à les « scolariser » aussi jeunes à cause de la pandémie, fait savoir notre interlocuteur, tandis que la deuxième raison est l’obligation pour les crèches de se conformer à un cahier de charges qui est très strict pour les enfants, et qui limite le nombre d’enfants à 12 par classe, nous confie-t-il.

Puis, poursuit notre interlocuteur, ça dépend aussi du métrage de la classe, en ce sens que « le ministère de la Jeunesse et des Sports nous a autorisés un enfant tous les 4 mètres carrés. Du coup, on ne peut pas de toute façon atteindre notre capacité habituelle avec cette batterie de mesures« .

En cette conjoncture exceptionnelle à tous les niveaux, les crèches privées ont plutôt du mal à se relever. Toutefois, elles restent très reconnaissantes au ministre de la Jeunesse et des Sports, en particulier. « C’est un jeune ministre, dynamique. On le remercie à cette occasion de nous avoir écoutés et d’avoir inclu les crèches dans les aides destinées aux secteurs en grande difficulté« , nous confie ce professionnel.

Indemnité CNSS Ok, mais pas tout le monde en profite …

Dimanche 7 mars, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a annoncé la décision de consacrer des indemnités forfaitaires, pour la période allant du 1er septembre 2020 jusqu’au 31 mai 2021, au profit des employés des crèches en situation difficile, à cause de la crise sanitaire du coronavirus.

Les propriétaires de ces établissements peuvent, ainsi, formuler des demandes pour faire bénéficier de cette indemnité leurs salariés et stagiaires en formation-insertion en arrêt provisoire d’activité en raison de la pandémie et déclarés auprès de la CNSS durant le mois de février 2020.

Les employeurs remplissant les conditions stipulées dans le guide d’utilisation du portail covid19.cnss.ma doivent soumettre leurs demandes, via cette plateforme, « à parti de ce jour et jusqu’au 15 courant » pour la période allant de septembre 2020 à janvier 2021, a précisé la CNSS, rappelant que cette indemnité est financée par le Fonds spécial de gestion de la pandémie du nouveau coronavirus, mis en place sur  instructions royales.

Selon le vice-président de l’AMCP, « ces aides, en tant que telles, ne pourront pas servir à beaucoup de personnes, vu que pour pouvoir toucher l’indemnité de 2.000 dhs de la CNSS, l’employé doit être déjà en arrêt de travail », alors que les crèches privées sont ouvertes et travaillent.

« Ils nous ont donné l’autorisation d’ouvrir, c’est déjà super. Mais on n’est pas comme les salles de sport qui elles sont fermées. Donc la mesure s’applique totalement pour elles, ou encore les employés du tourisme. Mais nous on travaille, donc on ne va pas bénéficier de l’aide de la CNSS telle qu’elle est conçue dans ce contrat-programme, puisque c’est l’établissement qui prend toujours en charge les salaires de ses employés » estime notre interlocuteur, qui se réjouit tout de même de la possibilité de faire un report des cotisations CNSS. Une mesure qui prendra fin au 31 mars, se désole notre interlocuteur, alors qu’on est déjà début mars. « C’est-à-dire, entre la mise en application et la date limite, c’était rapide« , analyse-t-il.

Finalement, ce que retiennent les professionnels des crèches privées au Maroc, c’est que le gouvernement a pensé à eux, nous dit le vice-président de l’AMCP, notamment par le fait que leur secteur « soit reconnu comme un secteur en difficulté« . Par ailleurs, « il va falloir maintenant travailler avec le ministère de tutelle pour que ça puisse changer« , dit-il.

Optimiste, le vice-président de l’AMPC ne perd pas espoir quant à un avenir meilleur pour le secteur. Mais pas dans l’immédiat. « Je suis optimiste par rapport à l’avenir. Sinon j’aurai fermé boutique. Pour l’année prochaine, on est encore très prudent. On pense que ça va être encore une année compliquée, mais un peu mieux que celle-là. Il y a la campagne de vaccination qui a commencé, puis l’ambiance générale qui s’est un petit peu relaxée. On en sait un peu plus sur la pandémie et les gens sont un peu moins terrifiés. C’est sûr qu’on n’est pas dans la même situation que l’année dernière. Mais je pense que ça va durer pour une année compliquée de plus, à moins qu’un nouveau virus sorte de nulle part« , conclut Adil Joundy.

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