Faites vos jeux, rien ne va plus…au PJD. Le parti aux commandes de la coalition gouvernementale, le Parti de la justice et du développement, est secoué par une crise interne qui n’en finit pas. Gels d’adhésion, démissions, sorties médiatiques assassines, les Frères ne le seraient apparemment plus autant.
Face à cette situation qui ne sert aucunement le parti à la veille d’une élection lors de laquelle il aspire à arracher un troisième mandat à la tête de l’Exécutif, la militante et députée PJDiste, Amina Maelainine a appelé les siens à l’unité et à « faire montre de courage et non de lâcheté en ces moments difficiles ».
Dans un post sur sa page Facebook, Amina Maelainine, estime qu’«en ce moment, le PJD a besoin de tous ses fils fidèles, hommes et femmes, militants et militantes, pour l’aider à surmonter la crise, cette même crise à laquelle nous devons faire face, et ne pas être lâche et se voiler la face ».
Cette crise « nous ne devons pas continuer à la nier comme certains d’entre nous l’ont fait, et ils avaient tort », a-t-elle insisté.
Pour elle, le PJD, qui vit une période de «turbulence» à l’image de son histoire, son capital et son héritage, se bat et résiste pour ne pas être réduit à un chiffre parmi d’autres, et par respect et reconnaissance aux sacrifices consentis par ses militants.
Et Amina Maelainine d’insister que le fait « de critiquer certains choix du parti et d’exprimer sa colère, mérite écoute, une écoute sérieuse et proactive, quelle que soit l’intensité ou la sévérité de la critique, tant qu’elle émane d’un sentiment d’amour et de loyauté pour le parti et son devenir ».
Appelant à davantage d’efforts pour comprendre les expressions de mécontentement et les raisons de ceux qui en sont les auteurs, la militante a estimé qu’«il n’est pas trop tard » pour ce faire.
Il y eut plusieurs +étapes+ où l’alarme a été tirée, mais nous n’avons pas bien appréhendé les choses, préférant jouer le temps, au lieu de faire face, loin de tout déni, pour unir le patri, serrer ses rangs et accepter la divergence des opinions et des vues », a ajouté Maelainine.
Préférant garder espoir, elle a assuré, encore une fois, qu’il n’est pas trop tard, «nous devons tous assumer la responsabilité de sauver notre parti, de corriger sa trajectoire et de redresser sa boussole, afin qu’il continue à jouer son rôle au service du pays, qui a encore besoin d’un parti fort et capable d’aller de l’avant dans la lutte pour la démocratie, le développement et la dignité ».
Pour rappel, le PJDiste Mustapha Ramid, ministre chargé des Droits de l’Homme et des Relations avec le Parlement, a remis vendredi soir sa démission au Chef du gouvernement, la justifiant par son état de santé, qui l’a rendu incapable de supporter le fardeau de la responsabilité gouvernementale.
Si Ramid a invoqué des raisons de santé, certains préfèrent avancer qu’outre sa maladie rénale, ce pilier du PJD est plutôt mécontent des dernières décisions validées par l’Exécutif, conduit par son patri, notamment celles relatives à la normalisation avec Israël et la dépénalisation de l’usage légal du Cannabis,
Driss Azami El Idrissi, un autre poids lourd du parti, également démissionnaire, n’a lui pas mâché ses mots.
Jetant le tablier de président du conseil national du PJD, Azami El Idrissi s’est dit « épuisé du rôle d’observateur impuissant des dérives, ou de tenter encore et encore d’expliquer l’inexplicable».
Dans sa longue lettre de démission, le maire de Fès, invite les siens à faire face aux problèmes au lieu de les calmer, à accepter la diversité et à impliquer les différentes composantes du parti de la lampe dans ses décisions et ses prises de position.
Il estime, en outre, que le PJD est aujourd’hui dans l’obligation de revoir son approche « non pas pour remporter les élections, diriger le gouvernement ou même en faire partie ».
Pour lui, «ce n’est pas et ne devrait jamais être le but et la motivation, mais plutôt, principalement, d’abord et enfin, pour réussir à préserver son esprit et ses principes, se remettre sur les rails, allumer la lampe de l’espoir dans la justice et le développement et préserver son rôle de véritable parti à même de contribuer à la consolidation du choix démocratique et de l’approche de réforme dans notre pays ».