L’émissaire des Nations unies pour le Yémen a appelé, jeudi 18 février, à mettre fin à l’attaque des rebelles Houthis sur la ville de Marib dans le nord du pays. Le pays est en proie à des attaques de rebelles soutenus par l’Iran depuis 2014, provoquant la pire crise humanitaire du monde selon l’ONU.
« Pour saisir (une) chance de redonner vie au processus politique, les parties doivent immédiatement convenir d’un cessez-le-feu à l’échelle nationale qui met fin à toutes les formes de combat », a lancé l’émissaire de l’ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, au moment où les attaques s’enchainent et les rebelles Houthis bloquent les aides humanitaires.
Cette attaque sur la ville de Marib, ville riche en pétrole que les Houthis convoitent depuis un an, « met en danger des millions de civils, en particulier avec les combats qui atteignent les camps de personnes déplacées à l’intérieur du pays » et « la recherche d’un gain territorial par la force menace les perspectives du processus de paix », a-t-il ajouté lors d’une visioconférence du Conseil de sécurité consacrée au Yémen.
Les Houthis, soutenus militairement par l’Iran, ont multiplié leurs attaques visant les villes frontalières avec l’Arabie Saoudite, pays qui dirige la coalition militaire soutenant le gouvernement yéménite. En 2014, les rebelles ont pris la capitale Sanaa, forçant le gouvernement à s’exiler.
Ils se sont également emparés de la ville de Hodeida où se trouve le plus important port du pays, d’où transitent les aides humanitaires. A l’heure actuelle, les Houthis contrôlent tout le nord du pays.
« Personne ne peut rien faire pour forcer les belligérants à la paix à moins qu’ils ne choisissent de déposer les armes et de se parler. La responsabilité de mettre fin à la guerre incombe d’abord et avant tout aux parties au conflit. J’espère qu’elles ne manqueront pas cette chance », a déclaré Martin Griffiths.
Mardi, le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, a affirmé sur Twitter que cette attaque sur la ville de Marib mettrait deux millions de civils en danger, avec des centaines de milliers de personnes potentiellement forcées de fuir et des conséquences humanitaires inimaginables.
Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en 2021, la moitié des enfants de moins de cinq ans vont souffrir de malnutrition aiguë, soit 2,3 millions d’enfants.
« Parmi eux, 400.000 devraient souffrir de malnutrition aiguë sévère et pourraient mourir s’ils ne reçoivent pas un traitement urgent », ont déclaré les trois agences onusiennes dans un communiqué conjoint.
