Après la tournée toute d’échec du ministre des Affaires étrangères d’Algérie dans les capitales africaines, dont, Pretoria, qui se concentrait principalement sur le dossier du Sahara marocain, l’Afrique du Sud a fait pression sur la nouvelle administration américaine pour qu’elle revienne sur la décision de Trump de reconnaître la pleine souveraineté du royaume sur les provinces du sud.
Aussi, la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledie Pandor, a appelé le nouveau président américain Joe Biden à revoir la décision de Trump et à changer la politique américaine sur le continent africain.« S’agissant de la paix et de la sécurité sur le continent africain, de nombreux peuples souffrent encore d’instabilité, de violence et de conflits, à l’instar du Sahara occidental, dont le peuple ne jouit pas encore de son droit à l’autodétermination et à l’indépendance », a déclaré la ministre sud-africaine des Affaires étrangères.
« Le contexte de la position de la ministre sud-africaine est lié à l’échec de la tournée du ministre algérien des Affaires étrangères Sabri Boukadoum en Afrique, dans laquelle il n’a pu mobiliser que deux voix (celle de son allié stratégique Pretoria et du royaume du Lesotho enclavé en Afrique du Sud et à laquelle il est de facto dépendant et donc soumis) pour soutenir sa thèse politiquement délabrée et dépassée au niveau international », a déclaré le chercheur expert en politique internationale et spécialiste des questions sahariennes, Naoufal Bouamri.
Ce dernier a ajouté, dans sa déclaration à Hespress, que tout ce qu’entreprend l’Algérie dans la région ne vise et ne peut en aucune façon influencer la décision de l’administration américaine sur la question du Sahara, « parce qu’elle sait qu’elle n’a aucune influence politique sur les Etats-Unis d’Amérique, que ce soit au niveau des lobbies qui l’avaient auparavant soutenue mordicus ou au niveau officiel avec sa politique à tâtons ».
L’expert des affaires africaines a poursuivi que les Etats-Unis sont convaincus de la nécessité de pousser la relation avec le Maroc à son niveau politique, économique et sécuritaire le plus haut, notant que Washington « ne peut pas miser sur un régime algérien qui s’effrite de l’intérieur et passer outre le Maroc qui s’inscrit comme un pays institutionnellement et politiquement fort ».
Concernant la coordination des deux pays ennemis du Royaume du Maroc, l’expert a expliqué que « l’Algérie et l’Afrique du Sud essaient de se replacer diplomatiquement aujourd’hui en vue du prochain sommet africain en février prochain à Addis-Abeba ». Les deux pays poursuit Naoufal Bouamri « recherchent un aura diplomatique notamment au regard du nombre croissant de pays soutenant le Maroc qui ont ouvert leurs consulats ou sont en voie le faire à Laayoune et Dakhla, ce qui créera un nouvel équilibre des pouvoirs au sein de l’Union africaine, au profit du Maroc et de ses alliés. Cela peut conduire à l’avenir au gel de l’adhésion de l’entité fictive à l’Union africaine et lui donner un statut d’organisation politique comme les Nations Unies la traitent ».
La position de l’Afrique du Sud coïncide avec la décision du lobby américain pro-algérien de faire pression sur la nouvelle administration américaine pour qu’elle revienne sur la décision de Donald Trump concernant la reconnaissance par Washington du Sahara marocain et le soutien à la proposition d’autonomie gouvernementale dans les provinces du sud.
Le chef du comité de défense du Congrès américain Jim Inhoff, le plus grand partisan des revendications du Polisario, a profité de la session d’approbation du général Lloyd Austin, candidat de Joe Biden au département de la Défense, pour se faire une position sur la question de la tenue d’un référendum au Sahara marocain, mais le futur chef à la tête du «Pentagone» en, bottant en touche a évité d’offrir un quelconque «cadeau» aux séparatistes en ne se prononçant pas sur la question.
