Coronavirus : Mesbah dissèque "l’humeur" de l’opinion publique marocaine pendant la crise

Coronavirus : Mesbah dissèque "l’humeur" de l’opinion publique marocaine pendant la crise
jeudi 10 décembre 2020 - 13:04

Mohamed Mesbah, directeur de l’Institut Marocain d’Analyse des Politiques (IMAP), a déclaré que « la « crise du coronavirus » a constitué une dose d’espoir pour restaurer la confiance citoyenne dans le gouvernement ». Selon Mohamed Mesbah, « l’exécutif a contribué à la satisfaction du public quant à ses politiques lors de l’épidémie du virus Covid-19 », a-t-il estimé, lors d’un colloque virtuel organisé par le réseau « Baromètre arabe »* dans le cadre d’une discussion sur « l’équation de la réponse de l’‘opinion publique face aux décideurs ».

Cette rencontre avait pour but de faire le point sur les faits majeurs de l’épidémie dans les pays de la région MENA, dont le Maroc fait partie. Il a également déclaré lors de son intervention que « l’opinion publique est resté dans l’ensemble favorable à l’Etat marocain pour sa réponse efficace à la crise », Le chercheur marocain a aussi attiré l’attention sur le fait que « le Baromètre arabe est un outil important de mesure de « l’humeur » de l’opinion publique ». Il a en outre considéré que « l’indice de confiance dans le gouvernement a augmenté jusqu’à 52 % en 2020, après s’être stabilisée à 30% en 2019 ». Après ces propos, Mesbah a expliqué les raisons de cette reprise de confiance dans le gouvernement, « la crise a constitué une opportunité pour l’Etat marocain après la baisse significative du nombre de manifestations dans diverses régions du Maroc, au regard de l’état de consensus national envers la menace extérieure associée au virus ».

Il a noté : « Nous mentionnons également la réponse rapide et efficace de l’Etat dans une certaine mesure pour absorber la crise à ses débuts, y compris l’Institution royale elle-même, en plus d’adopter une mise en cloche complète qui a permis de contrôler le nombre de cas et de prendre en charge les patients du coronavirus, parallèlement au soutien des groupes vulnérables ».

Mesbah a souligné que « la communication du gouvernement au début de la crise, que ce soit via le Chef du gouvernement ou les ministres a été constante. Il y a eu énormément de signaux pour rassurer et l’Etat était présent. Cependant la méthode de communication a changé plus tard ». La confiance envers le gouvernement est restée élevée jusqu’à l’Aïd al-Adha. « Après la suppression du soutien familial et la fin de la période de l’Aïd al-Adha, une baisse relative dans l’indice de confiance du gouvernement a été constatée ». Le directeur de l’IMAP, a souligné que « nous ne vivons pas le stade de disparition de confiance pour autant. Elle  peut revenir à ce qu’elle était dans le passé, où l’indice oscillait entre 30 et 40% pour cent, ce qui reste un pourcentage élevé par rapport à d’autres pays ».

Le chercheur universitaire a aussi évoqué la « confusion » qui caractérisait la communication gouvernementale dans la deuxième phase de la gestion des urgences sanitaires, à travers les données émises par l’acteur exécutif, sans oublier l’augmentation du nombre de cas d’épidémiques, expliquant que « l’opinion publique ne fait que répondre aux décisions du gouvernement, qui sont censées l’être ».

Et de s’en remettre à la réalité du terrain, « Lorsque le gouvernement a réagi rapidement et de manière transparente, en adoptant des mesures concrètes, nous avons constaté une augmentation du degré de confiance. Le chercheur en sociologie politique, a conclu son intervention en disant que « c’est le système de réponse rapide qui a fait la différence en ce qui concerne l’endiguement de la pandémie, et non la nature du système (dictatorial ou démocratique) ».

Pour sa part, le Jordanien le Dr Abdelwahab Kayali spécialiste en chef de la recherche au Baromètre arabe a déclaré : « La convergence entre le Maroc et la Jordanie dans les indicateurs de confiance est due à leur suivi, basé sur le modèle chinois au début de l’épidémie, qui vise à prouver l’efficacité, ainsi que la rapidité dans la prise de décision, ce qui est une garantie de la santé publique ». Kayali a souligné que « la Jordanie a traité l’épidémie avec un risque de sécurité élevé et le modèle a démontré la satisfaction des citoyens dans un premier temps. Cependant, ni le Maroc ni la Jordanie n’ont la compétence et les ressources de l’‘Etat chinois pour gérer la maladie, car les deux modèles ont réussi à maintenir la confiance au cours des six premiers mois, mais le renouvellement de confiance de la société a commencé à fortement diminuer par la suite ».

*Le Baromètre arabe est un réseau de recherche indépendant et non partisan qui donne un aperçu des tendances et des valeurs sociales, politiques et économiques des citoyens ordinaires du monde arabe. Le Réseau mène des sondages d’opinion publique fiables et de haute qualité au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) depuis 2006. C’est le plus grand dépositaire de données accessibles au public sur les opinions des hommes et des femmes dans la région MENA. Les résultats des enquêtes donnent aux citoyens arabes un espace pour exprimer leurs besoins et leurs intérêt.

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