Covid-19 : Pourquoi le Maroc a opté pour le vaccin de Sinopharm?

Covid-19 : Pourquoi le Maroc a opté pour le vaccin de Sinopharm?
lundi 30 novembre 2020 - 10:48

Depuis l’annonce de la campagne de vaccination massive contre le coronavirus, qui devrait commencer dans les prochains jours, plusieurs questions taraudent les Marocains, notamment quant à l’efficacité d’un «vaccin chinois».

En effet, plusieurs remarques ont été faites par rapport au choix fait par le Maroc, qui a opté pour un laboratoire chinois, soit Sinopharm, alors que des firmes américaines, russes ou encore européennes, ont fait état d’essais cliniques très satisfaisants.

La question ne devrait même pas être posée à en croire Dr Abdelafattah Chakib, spécialiste des maladies infectieuses au CHU Ibn Rochd de Casablanca.

Invité du webinaire, organisé dimanche par Hespress Fr sur la campagne de vaccination contre la Covid-19, Dr Chakib a détaillé pour nous les étapes et les critères ayant présidé à ce choix.

«Il est d’usage que le pays où un virus donné a fait son apparition, soit le premier à travailler pour le développement d’un vaccin s’il en a les moyens et les structures pour, bien sûr», commence par expliquer le spécialiste, qui souligne que « dès décembre 2029, la Chine, qui dispose de laboratoires performants, est parvenue, en six jours à déterminer la nature, la famille, les spécificités et le génome du virus corona, qu’elle a transmis à l’OMS ».

Donc, dit-il, les Chinois ont été les premiers à développer le vaccin, et ont publié leurs travaux dans des revues scientifiques de renommée mondiale, où ils ont détaillé les essais menés sur 7 animaux différents et les résultats obtenus.

Procédé du Maroc

Quand le Maroc a commencé à penser sa stratégie de vaccination, le comité scientifique a été chargé de mener la réflexion, et dans le cadre d’une vision proactive, il a mené une prospection à travers le monde pour découvrir que le vaccin chinois est le seul dont les données sanitaires sont disponibles et satisfaisantes, explique le spécialiste.

Il rappelle à cet égard des expériences précédentes avec d’autres laboratoires, notamment américains dans le cas de H1N1. « En général, quand vous vous adressez à ces laboratoires, ils vous demandent d’attendre! Jusqu’à quand ? Eux seuls savent. Et dans le cas du H1N1, le Maroc a passé la commande, et le vaccin n’est jamais arrivé, alors que l’épidémie a disparu depuis longtemps», soutient-il.

Partant de cette expérience, poursuit Dr Abdelfattah Chakib, le Maroc a pris les devants, «et sur intervention royale, nous avons pu obtenir le vaccin, ainsi que l’opportunité de participer à la phase III des essais cliniques, ce qui constitue une première dans l’histoire scientifique du Royaume ».

«Et parmi les 600 citoyens marocains qui se sont portés volontaires pour participer aux essais cliniques, on n’a constaté aucun effet secondaire grave. On n’a relevé, chez certains volontaires, que quelques effets secondaires bénins, dont une légère montée de température de courte durée et une rougeur passagère à l’endroit de la vaccination », révèle le spécialiste.

Selon l’intervenant, « si on avait attendu que Moderna ou Pfizer par exemple annoncent leur vaccin pour passer la commande, on nous aurait imposé des délais d’attente de 7 à 8 mois et encore ».

En conclusion, dit-il, dans cette démarche entreprise par le Maroc, tout le monde est gagnant, en ce sens que «nous pourrons disposer à temps d’un vaccin sécurisé et efficace dans le cas du Maroc».

Vacciner oui, baisser la garde non

Les autres invités de cette rencontre, à savoir Pr Moulay Mustapha Ennaji, virologue et directeur du laboratoire de virologie à l’Université Hassan II de Casablanca et Pr Moulay Said Afif, président de la Fédération nationale de la santé (FNS), président de la Société Marocaine des sciences médicales, se sont à leur tour attardés sur la nécessité d’adhérer à cette campagne, le vaccin étant le seul moyen à même de favoriser un retour à la vie normale dans le pays.

«Le Maroc sera l’un des premiers pays au monde à vacciner et protéger sa population. Cela lui permettra d’opérer assez vite un retour à la vie normale et une ouverture de son économie et sa vie sociale, alors que de nombreux pays ne pourront le faire que beaucoup plus tard, vu qu’ils ne pourront acquérir les vaccins qu’après plusieurs mois et en quantités limitées », ont-ils tenu à souligner.

Selon les deux professeurs, une adhésion massive à la vaccination permettra de protéger la santé et la vie des personnes, limiter, voire éviter les cas critiques et les décès covid jusqu’au contrôle total de l’épidémie, soulager les services de soins déjà saturés, et instaurer une immunité collective (immunité de troupeau).

Et d’expliquer que cette immunité collective «protège tous les citoyens, y compris ceux qui n’ont pas pu être vaccinés pour des raisons diverses liées à l’âge, l’état de santé ou l’immunité ».

Ils ont toutefois appelé les citoyens à ne pas considérer le vaccin comme une solution miracle qui éradiquera immédiatement la maladie, les incitant à cet égard à ne pas baisser la garde et à continuer à respecter les gestes barrières jusqu’à maîtrise totale pandémie.

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