Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a annoncé jeudi 12 novembre, que l’armée avait « libéré » une partie du Tigré, région séparatiste. Amnesty International a réagi peu de temps après cette annonce pour dénoncer un « massacre ».
Alors que le pouvoir central Ethiopien a lancé le 4 novembre une opération militaire contre les autorités régionales du Tigré, région dissidente, le président Abiy Ahmed, prix Nobel de la Paix a insisté que cette opération était nécessaire car elle visait à rétablir des « institutions légitimes » dans cette région du Nord du pays.
Le pouvoir central a par ailleurs dissout le Parlement régional et le gouvernement régionale jugé illégal. Avant l’élection de M. Abiy, c’était le Front de libération des Peuples du Tigré (TPLF), les dissident de la région qui contrôlaient la majeure partie du pays.
Mais cette vaste opération militaire a semé la panique chez les habitants, poussant au moins 11.000 personnes à fuir au Soudan voisin.
« La zone du Tigré occidental a été libérée. L’armée fournit de l’aide humanitaire dans cette zone », a déclaré sur Facebook le Premier ministre éthiopien, alors que cette région dissidente comprend la plus grande base militaire du pays à Mekele, la capitale de la région, qui remonte au temps de la guerre contre l’Erythrée.
Dans son message, le chef de l’Etat a ajouté que l’armée a pris le contrôle de la localité de Sheraro, dans la zone administrative voisine et que les corps « de soldats exécutés, pieds et poings liés » y ont été découverts, dénonçant la cruauté des dissidents.
Peu de temps après l’annonce du président éthiopien, l’ONG Amnesty International a dit pouvoir « confirmer » que près d’une centaine de personnes « ont été poignardées ou tuées à la hache dans la ville de Mai-Kadra (May Cadera), dans la zone sud-ouest de la région éthiopienne du Tigré, dans la nuit du 9 novembre ».
Dans son communiqué, l’ONG ajoute que ce « massacre » a été perpétré selon des témoins par des forces loyales au parti au pouvoir dans la région éthiopienne du Tigré.