Le ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, Mohamed Benchaâboun, est intervenu, ce mercredi, devant la Commission des finances et du développement économique à la chambre des représentants, dans le cadre de la discussion générale du projet de loi de finances de 2021 (PLF-2021). Il a , à cette occasion, apportés quelques éclairages sur la taxe de solidarité proposée par le projet.
Il a, à cet égard, expliqué que 99% des entreprises et 92% des salariés ne sont pas concernés par cette contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et les revenus au titre de l’exercice 2021.
« Il faut absolument souligner que 99% des entreprises ne sont pas concernées par cette mesure, étant donné qu’elles déclarent un bénéfice inférieur à 5 millions de dirhams (MDH), ou un résultat déficitaire et que 92% des salariés ne le sont pas aussi, vu que leur salaire net ne dépasse pas 10.000 dirhams« , a-t-il dit.
Benchaâboun, qui a tenu à placer les choses dans leur contexte, a rappelé que « nous faisons face à une conjoncture exceptionnelle qui a durement impacté nos ressources financières, et nous sommes également en train de mettre en place un chantier de réforme tant attendu par les Marocains, à savoir celui de la généralisation de l’assurance maladie obligatoire« .
Près de 22 millions marocains vont bénéficier de ce chantier, dont 10 millions en situation précaire, inscrits au RAMED, et qui pourront, aujourd’hui, bénéficier de cette assurance maladie obligatoire, à l’instar de leurs concitoyens opérant dans les secteurs public et privé ou exerçant une activité libérale, a-t-il mis en avant.
Appelant au sens de solidarité de tout un chacun, le ministre a plaidé la cause justement de cette catégorie de citoyens. « Cette catégorie de Marocains ne mérite-elle pas que nous soyons solidaires avec elle pour qu’elle puisse accéder aux soins dans des conditions qui préservent sa dignité? Ne devrions-nous pas consolider les valeurs de solidarité auxquelles les Marocains se sont spontanément adhérés dans cette conjoncture exceptionnelle, et qui incarne les dispositions de l’article 40 de la Constitution?« , a-t-il lancé.
Et d’ajouter que des pays leaders dans le domaine de la protection sociale à l’échelle mondiale ont instauré ce type de contributions de solidarité pour financer leurs systèmes de protection sociale de manière permanente et non exceptionnelle, et à des taux plus élevés que ceux proposés dans le cadre du PLF-2021.
Relevant par ailleurs que l’Etat « a fourni et continue à fournir des efforts considérables en faveur de cette classe importante pour notre équilibre social« , le ministre a rappelé que la moyenne des salaires dans la fonction publique a progressé de 44%, soit 3 fois le produit intérieur brut (PIB) par habitant au niveau national, faisant que la masse salariale du secteur public, y compris les salaires des établissements et entreprises publics (EEP), absorbe plus de 70% des ressources ordinaires du budget général de l’Etat.
« Nous sommes face à un grand défi. D’une part, poursuivre la réduction du déficit budgétaire afin de stabiliser le taux d’endettement sur les prochaines années, et, d’autre part, il faudra mobiliser les ressources nécessaires à l’accompagnement des grands chantiers de réforme, au relèvement des budgets de la santé et de l’éducation et à l’accompagnement des différents programmes et stratégies sectoriels », a-t-il conclu.