L’ambassadeur El Mokhtar Ghambou se distingue dans une chronique sur un journal kényan

L’ambassadeur El Mokhtar Ghambou se distingue dans une chronique sur un journal kényan
vendredi 2 octobre 2020 - 22:30

C’est sur The Standard, un journal kenyan à grand tirage, des plus influents de l’Afrique de l’Est et le plus ancien du pays qui appartient au Standard Group, un groupe qui gère également le Kenya Television Network, la Radio Maisha et The Nairobian que l’ambassadeur du Maroc au Kenya et au Burundi, El Mokhtar Ghambou a choisi d’analyser, dans une chronique hebdomadaire, l’histoire et les significations plurielles de la « Diaspora » qui au cours de son parcours fascinant à travers l’histoire n’a pas encore révélé tous ses secrets.

Dans une première publication El Mokhtar Ghambou a écrit « depuis la Grèce antique, dont nous avons hérité le terme « spora » qui signifie « semer » ou « disperser » et « dia » qui veut dire « à travers », les Grecs ont utilisé le terme comme une métaphore agraire pour décrire la mission civilisatrice des citoyens de la cité-état se déplaçant à travers des territoires étrangers pour disperser ou semer les graines de l’empire ».

Curieusement, après le XVII siècle, note l’ambassadeur, le sens de la diaspora a commencé à changer radicalement, des bâtisseurs d’empire aux victimes du nationalisme européen, du colonialisme et de la traite transatlantique des esclaves. Le terme acquiert également une connotation religieuse et ethnique, se référant notamment aux juifs et aux esclaves africains.

« La diaspora ne signifiait plus des citoyens qui voulaient planter la terre ou établir une colonie, mais des communautés ethniques dépossédées de leurs terres ancestrales et contraintes à l’itinérance et au déplacement », a-t-il soutenu.

Pour l’ancien directeur des affaires atlantiques à l’Université internationale de Rabat, la fin de l’esclavage et l’assimilation des juifs dans les sociétés européennes n’ont pas mis fin à l’utilisation du terme, mais l’ont libéré de ses composantes religieuses et raciales et l’ont laissé se développer comme une forme flexible d’appartenance accessible à tout groupe de personnes à la recherche d’un autre domicile ou pays.

« Aux prises avec un contexte historique long et complexe, la diaspora a finalement trouvé de nouveaux représentants permanents parmi les milliers de migrants africains, asiatiques et latino-américains qui ont commencé à s’installer en Europe ou en Amérique du Nord depuis les années 1950 », a-t-il poursuivi, ajoutant que, « la diaspora africaine moderne est réapparue en Europe sous la forme d’une main-d’œuvre migrante importée des anciennes colonies pour reconstruire l’infrastructure économique et industrielle dévastée par la Seconde Guerre mondiale ».

Puis notre représentant dans ce grand pays de l’Est de l’Afrique qu’est le Kenya, de constater, que par son travail acharné, son dévouement et son intégrité, la diaspora africaine a brisé l’image coloniale persistante des Africains en tant que « primitifs » irresponsables et désorganisés et « indigènes paresseux ».

Les jeunes migrants du Maroc, du Kenya ou du Sénégal ont également démontré que la migration est une opportunité unique pour le développement économique de l’Europe vieillissante, et non un fardeau social comme le prétendaient les partis politiques de droite.

De l’autre côté, argue-t-il,  « l’attachement de la diaspora africaine à sa patrie ancestrale – le Maroc en est un bon exemple – s’est accru de génération en génération, inversant ainsi le soi-disant Melting Pot, la logique selon laquelle cet attachement ne devrait pas survivre à la première génération. Parmi les nombreuses expressions de solidarité, les envois de fonds ont continué d’affluer vers les pays de résidence, contribuant à réduire le taux de pauvreté et de chômage. La dépendance croissante des pays en développement des envois de fonds a mis en évidence l’importance de la solidarité en tant que concept humanitaire important indispensable à l’évaluation des théories économiques contemporaines ».

La diaspora, poursuit El Mokhtar Ghambou, « accorde une grande importance au multiple, à l’hybride, au pluriel et à l’entre-deux car elle ne peut survivre sans chercher constamment à élargir, à se diversifier et enrichir le spectre de l’identité. « Donc, il n’y a rien de mal ou d’illégal si les jeunes hommes et femmes de Libreville, Bamako ou Abidjan revendiquent la victoire française comme la leur. Réelles ou imaginaires, leur identification aux réussites de la diaspora et aux personnes qui leur ressemblent psychologiquement les aide à retrouver leur fierté et à transformer les histoires douloureuses et traumatisantes du passé colonial en énergie positive et productive ». a-t-il expliqué.

De même, ajoute l’ambassadeur du Royaume au Kenya et au Burundi , « il ne sert à rien d’insister pour savoir si Jamal Dabbouz et Gad al maleh, les comédiens franco-marocains les plus populaires d’Europe, sont Français ou Marocains. C’est précisément leur identité mixte ou plurielle qui leur permet de faire rire le public. Ne réservant aucune place confortable à la dichotomie de soi et de l’autre, leur humour sarcastique provocateur libère l’interaction franco-marocaine du sentiment de phobie ou de culpabilité, généralement agité par des actes violents tels que le racisme et le terrorisme ».

Et concluant enfin, « Il s’agit là d’un exemple parmi tant d’autres d’artistes, universitaires, sportifs et politiques de la diaspora africaine qui démontrent que le trait d’union liant deux identités ou plus n’est pas un signe de trahison ou de contradiction, mais un signe d’enrichissement et de créativité traversant différentes cultures et civilisations ».

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