Abdennour Hasnaoui, chef du bureau exécutif de la Fédération des associations marocaines des boulangeries et des pâtisseries modernes et traditionnelles (FAMBPMT), a dénoncé à Hespress un gaspillage alimentaire sans précédent et a appelé à la rationalisation lorsqu’il a révélé qu’un nombre important de pain n’est pas consommé au quotidien et que, in fine, il est destiné aux poubelles ou devient du fourrage pour le bétail.
Hasnaoui a indiqué que la production de pain au Maroc se situait entre 110 millions et 120 millions de pain par jour, et que 25% est perdue et non consommée, ce qui équivaut à 30 millions de pains par jour. Faisant le point sur ce gaspillage de nourriture, d’argent, d’efforts et d‘énergie et partant d’un calcul des plus élémentaires, le président de la FMABPMT a affirmé « Si l’on considère que le prix du pain n‘est que d’un dirham, c’est alors environ 30 millions de dirhams qui sont gaspillés chaque jour, atteignant ainsi du simple calcul 900 millions de dirhams par mois dont le Royaume ne bénéficierait pas. C’est une grosse perte surtout si l’on sait que l’importation de blé du Maroc se fait en devises fortes ».
Et, il veut pour référencier cet aveu, une étude que la Fédération a menée avec ses antennes régionales, précisant que « depuis le renouvellement des structures de la fédération, elle se consacre à l’élaboration d’un concept et à l’élaboration d’une stratégie sous la forme d’un projet de réhabilitation et de développement du secteur sur des bases solides, malgré les circonstances de la pandémie, afin de restaurer le respect du secteur et lutter contre les problèmes qui entravent son développement et sa prospérité ». Hasnaoui a confirmé, dans un entretien vidéo avec Hespress (voir ici-bas), que « la fédération a rompu avec l’ancien discours et a adopté un discours nouveau, ouvert et audacieux dans le cadre d’une approche participative avec le reste des intervenants afin de relancer le secteur », expliquant que « le projet de la fédération est disponible et quasiment adopté et vient après de longs travaux tous d’efforts et ce à l’unanimité. La réhabilitation et la revitalisation du secteur doivent passer par l’adoption et l’intégration du secteur informel, au lieu de le combattre, conformément aux directives royales ».
Hasnaoui a ajouté que l’adoption, le confinement et l‘assimilation du secteur informel se feront selon un concept et un cahier d’orientation qui concernent les points de vente, les points de production, le mode de distribution, ainsi que d’autres critères tenant compte de la spécificité du secteur et de la sensibilité de la scène. Le président de la FMABPMT a évoqué les transactions du secteur au Maroc, qui dépassent 780 milliards de dirhams par an, qu’il a qualifiées d’« énormes », mais il estime que la contribution du secteur au système fiscal est très faible, considérant que « cela entrave le développement du secteur, qui ne peut prospérer sans sa part de contribution au revenu national et au développement du pays ».
Selon Hasnaoui, « le projet de la fédération comprend la généralisation de la couverture santé à tous les salariés du secteur dans le but de valoriser l‘élément humain, de qualifier la main-d’œuvre, de garantir ses droits et de préserver sa dignité, ses conditions de vie et de travail », soulignant que « ce projet augmenterait également les opportunités d‘emploi et améliorerait les conditions des salariés de ce secteur vital et sensible ».