Etats-Unis : le style de campagne discret de Biden inquiète certains démocrates

Etats-Unis : le style de campagne discret de Biden inquiète certains démocrates
vendredi 25 septembre 2020 - 20:35

Le dernier tronçon d’une campagne présidentielle aux Etats-Unis est généralement un mélange de déplacements et d’adrénaline. Cette année est certes particulière parce que le pays est frappé par la pire pandémie (coronavirus-Covid-19) en un siècle, et du coup la dernière ligne droite en a est atténuée.

Pourtant est-ce là une raison pour que Joe Biden rival de Donald Trump à la présidence de la première puissance mondiale adopte une approche plus discrète que son adversaire ? Depuis sa sélection le 11 août du sénateur de la Californie Kamala Harris comme colistière, Biden a passé 22 jours au cours desquels il n’a pas fait d’apparitions publiques, n’a organisé que des collectes de fonds virtuelles ou s’est aventuré depuis son domicile dans le Delaware uniquement pour l’église. Il a effectué 12 visites en dehors de son Etat du Delaware au cours de cette période, y compris vendredi lorsqu’il s’est rendu à Washington et a rendu hommage à feue la juge Ruth Bader Ginsburg.

Pour sa part et dans le même temps, son adversaire Donald Trump a effectué 24 voyages qui l’ont conduit dans 17 Etats différents, sans compter une visite personnelle à New York pour voir son frère malade à l’hôpital ou des sorties de golf le week-end ainsi que des sorties à Washington (hommage à la juge Ginsburg) en Floride, Géorgie et Virginie dans la seule journée de vendredi.

Proches et collaborateurs de Joe Biden attribue sa conduite à une stratégie intentionnelle et insistent sur le fait que son approche est respectueuse des directives de santé publique visant à empêcher la propagation du coronavirus et présentant un contraste responsable avec Trump, qui a repris des rassemblements de campagne à grande échelle – parfois malgré les objections des responsables locaux. Les visites de Biden dans les Etats semblent souvent taillées sur mesure (programme télévisé, petite table ronde, hôtel de ville socialement éloigné, moins de 25 personnes et occasionnellement un arrêt dans une entreprise locale ou une visite avec les premiers intervenants, puis des heures d’entretiens consécutifs avec les médias locaux).

Une approche loin de faire l’unanimité et certains démocrates estimant qu’il est essentiel que Biden insuffle plus d’énergie à sa campagne et se montre un peu plus offensif auprès des citoyens. Pour le président du Parti démocrate du Texas, Gilberto Hinojosa, ne pas voyager à cause de la pandémie passait pour une « excuse assez boiteuse ». « Prioriser les visites au Texas et en Arizona augmenterait la participation des Latinos et entraînerait de facto le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie – où il a concentré une grande partie de ses déplacements jusqu’à présent ».

Ce n’est pas le même son de cloche pour le porte-parole de Joe Biden, TJ Ducklo qui a déclaré « Nous faisons campagne de manière sûre et efficace, et notre message atteint les électeurs des Etats « du champ de bataille » (Etats clés) et génère l’enthousiasme et l’énergie dont nous avons besoin pour battre Donald Trump ». La course entre Biden et Trump est généralement constante depuis des mois. Biden a maintenu une avance confortable dans la plupart des sondages nationaux et a un avantage, bien que plus restreint, dans de nombreux Etats du ‘’champ de bataille’’ aux mains des républicains qui décideront de l’élection.

Cependant l’historique des sondages de la dernière présidentielle qui avait donné l’avantage aux démocrates dans des Etats traditionnellement républicains se sont avérés être de faux indicateurs pour les démocrates en 2016 ? Ces derniers l’ont fatalement payé. En bref le reproche fait au candidat démocrate est une campagne que l’on estime dans son camp, pas assez connecté avec les électeurs. Il n’atteint donc pas de potentielles voix en sa faveur.

Autre reproche au-delà des sorties en campagne, certains démocrates ont exhorté Biden à élargir son message. Bien qu’il ait prononcé des discours autonomes sur des questions telles que la réforme de la justice pénale, le changement climatique et, le week-end dernier, la vacance à la Cour suprême. Joe Biden les occulte largement dès lors qu’il se présente devant les électeurs, en se concentrant généralement sur le virus et la mauvaise gestion de celui-ci par l’administration Trump.

David Axelrod, ancien stratège et conseiller de Barack Obama, y voit de la sagesse que la campagne Biden soit concentrée sur la pandémie parce que c’est une « ancre autour du cou du président ». Mais, a-t-il poursuivi, ce serait une «opportunité manquée » pour Biden s’il ne parlait pas davantage de la Cour suprême à l’avenir, en particulier de son impact sur les soins de santé.

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