Le procureur de la Cour d’Alger a réclamé 4 ans de prison ferme contre le journaliste Khaled Drareni, jugé en appel pour avoir couvert les manifestations du Hirak. La Cour d’appel devrait rendre son verdict le 15 septembre.
Alors qu’il avait été jugé en première instance et écopé d’une peine de trois ans de prison ferme et ses deux co-accusés les militants Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche, à deux ans de prison dont 4 mois ferme, une peine qu’ils ont purgé, les trois hommes ont tous vu leur peine de prison augmenter selon ce qu’a réclamé le procureur.
Ainsi, la Cour d’Alger a requis quatre ans de prison ferme et 50 000 DA (plus de 330 euros) d’amende contre le journaliste Khaled Drareni et les militants Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche. Alors que les deux militants ont comparus libres puisque relâchés précédemment, le journaliste, directeur du site d’information Casbah Tribune et correspondant en Algérie pour la chaîne francophone TV5 Monde et pour Reporters sans frontières (RSF), a comparu tout en étant incarcéré.
« Je suis un journaliste et non un criminel. Le journalisme que je pratique ne menace pas la sécurité du pays mais le protège », a déclaré le journaliste devenu symbole de l’oppression de la presse par le pouvoir algérien.
En détention depuis plus de 5 mois, après avoir été arrêté le 7 mars dernier alors qu’il couvrait une marche populaire à Alger, il avait été placé sous contrôle judiciaire puis incarcéré fin mars pour « incitation à attroupement non armée » et « atteinte à l’unité nationale »
Le 10 août, le tribunal de Sidi Mhamed a condamné Khaled Drareni à trois ans de prison ferme. Une lourde condamnation qui a donné lieu à un mouvement de solidarité et de revendications pour exiger sa libération en Algérie et à l’étranger. Lundi, des manifestations ont eu lieu à Alger, Paris et Tunis pour exiger sa libération.
Plusieurs pétitions ont été lancées au lendemain de sa condamnation ont récolté plus de 18.000 signatures dont 8 de la part de moudjahidine algériens dont Lakhdar Bouregaa et plus de 300 journalistes et éditeurs, défenseurs des droits de l’homme, des politiques, des écrivains, des artistes et des citoyens.