Nasser Zefzafi et son codétenu à la prison de Ras El Ma, Nabil Ahamjik, en grève de la faim depuis 25 jours, ont suspendu lundi 7 septembre leur mouvement engagé en protestation contre leurs conditions de détention.
C’est Zefzafi père qui a annoncé cette suspension, précisant, dans un live sur Facebook, que son fils a été évacué d’urgence, dimanche, au CHU de Fès après la détérioration de son état de santé.
Après plus de trois semaines de grève de la faim, Nasser et Nabil ont perdu respectivement 16 et 15 kg, a encore dit Ahmed Zefzafi, qui a indiqué que son fils est toujours alité et «incapable de se tenir debout».
En engageant leur grève, les deux détenus, et d’autres activistes du Hirak, réclament, entre autres, d’être rassemblés dans un même établissement pénitentiaire, de pouvoir recevoir de la lecture, des repas corrects et de disposer de plus longues durées pour les appels téléphoniques et les visites familiales.
Des politiques étaient entrés sur la ligne, en plaidant pour un «dialogue constructif » avec eux pour «préserver leurs droits constitutionnels ».
Dans leur plaidoyer, ils ont appelé à un règlement définitif du dossier du Hirak, notant qu’une « une interaction positive » avec les «revendications légitimes de ces détenus » relève de «l’intérêt supérieur du Maroc et des Marocains».
Le même appel a été lancé par l’Association marocaine des droits humains (AMDH), par le biais de sa section à Nador, qui a saisi par écrit la DGAPR, l’invitant à « agir et répondre» à ces détenus « privés de leurs acquis constitutionnels »
C’est justement cet aspect constitutionnel de la question qui a été invoqué par la députée PJDiste, Amina Maelainine, aux côtés d’autres élus de la Lampe, qui se sont adressés au chef du gouvernement.
Dans un post Facebook, Maelainine a estimé qu’«on ne peut ignorer une grève de la faim au vu des conséquences non seulement pour la santé et la survie même des détenus, mais aussi pour l’image, intérieure et extérieure, du Maroc et la situation des droits de l’homme qui y prévaut».
«Ces grévistes sont, en premier lieu, des citoyens marocains détenus dans des pénitenciers marocains. Il est impératif de préserver leur intégrité physique et leur droit à la vie, tous deux garantis par la constitution», a-t-elle dit
Pour rappel, Zefzafi père avait annoncé le 18 août que son fils détenu à la prison de Ras El Ma a entamé une grève de la faim, avec Nabil Ahamjik, en protestation contre des pressions qu’ils disent subir de l’administration pénitentiaire.
Depuis cette date, plusieurs voies se sont élevées pour mettre en garde contre la détérioration de leur état de santé et appeler à la résolution définitive de ce dossier.