Etats-Unis : Donald Trump à Kenosha ou le comble de l’indécence dans une ville traumatisée

Etats-Unis : Donald Trump à Kenosha ou le comble de l’indécence dans une ville traumatisée
mardi 1 septembre 2020 - 21:34

Le président américain Donald Trump en s’octroyant les repères du « Juste et du bien » a défié toute logique censée en se rendant mardi à Kenosha, dans le Wisconsin, pour soutenir le thème de sa campagne à sa propre élection « loi et ordre » dans une ville encore bouleversée par le drame « Jacob Blake ».

En effet cet Afro-américain avait essuyé sept coups de feu dans le dos qui l’ont paralysés à vie, des balles tirées par un policier blanc. Cela avait enflammé Kenosha et des manifestations monstres ont suivi dans la ville meurtrie et un peu partout aux Etats-Unis, engendrant des violences. Un drame appelant un autre, il y eut deux décès suite à une fusillade causée par un ado (17 ans) fan de Trump dans cette ville déjà meurtrie. Ce dernier n’a jamais condamné cet acte odieux bien au contraire.

Promettant donc de rétablir « la loi et l’ordre », Donald Trump est arrivé mardi à Kenosha, théâtre de plusieurs nuits d’émeutes. Trump a ravivé la vague de protestation historique contre le racisme aux Etats-Unis. « Nous allons les aider », a promis le président républicain en direction de commerçants, devant un magasin brûlé de cette ville du Wisconsin, un Etat appelé à jouer un rôle clé lors de la présidentielle du 3 novembre.

Craignant de cette visite impromptue une nouvelle poussée de tensions dans un pays à vif, le gouverneur démocrate du Wisconsin, Tony Evers, avait pourtant demandé au président républicain de ne pas venir : « l’heure n’est pas à la division ». Le gouverneur de l’Etat et le maire de la ville ont tous deux exhorté Trump à éviter Kenosha pour empêcher les tensions enflammées et permettre aux citoyens de se remettre de ce drame. «Je crains que votre présence ne fasse qu’entraver notre guérison», a écrit Evers dans une lettre à Trump. «Je crains que votre présence ne fasse que retarder notre travail pour surmonter les divisions et avancer ensemble ».

Mais obstiné Donald Trump a rejeté l’idée que sa visite pourrait aggraver les tensions entre communautés. Au contraire, « je pense que cela aide parce que je défends la loi et l’ordre », a déclaré le républicain, qui fait campagne avec ce message sécuritaire.

Les sondages d’opinion montrent que le président républicain réduit l’écart avec son rival à la présidence, le démocrate et ancien vice-président Joe Biden. La visite de Trump au Wisconsin, un Etat du champ de bataille politique qu’il a remporté de justesse en 2016, lui donne une chance de souligner son discours favorable dans un Etat qu’il espère garder dans sa besace lors des élections du 3 novembre.

Kellyanne Conway, conseillère de Trump jusqu’à lundi (virée depuis), a déclaré la semaine dernière que le président « allait bénéficier politiquement du genre de troubles qui ont éclaté à Kenosha ».
Emblème des divisions traversant le pays, Donald Trump a souri et salué les partisans qui l’applaudissaient au passage de son convoi présidentiel, sous haute sécurité, dans les rues de Kenosha, tandis que des manifestants du mouvement « Black Lives Matter » (« Les vies noires comptent ») le huaient.

Les deux groupes échangeaient des invectives et criaient leurs slogans. « Donald Trump attise les braises », avait accusé lundi le candidat démocrate à la présidentielle Joe Biden. « Il ne peut pas arrêter la violence car pendant des années il l’a fomentée ». Biden a appelé à la poursuite des émeutiers et des pillards tout en affirmant Trump était « trop ​​faible, trop effrayé par la haine qu’il a suscitée pour y mettre fin ».

Le président s’attribue le mérite d’avoir rétabli la paix à Kenosha depuis que des renforts de la Garde nationale et des forces de l’ordre fédérales ont été envoyés. Bien que ce soit le gouverneur démocrate du Wisconsin, Tony Evers, qui ait appelé le plus de soldats de la Garde nationale.

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