Le président français Emmanuel Macron est attendu mardi au Liban pour sa deuxième visite et consultations politiques depuis les explosions qui ont secoué la capitale Beyrouth et provoqué la chute du gouvernement Diab.
Le chef d’Etat français doit se rendre au Liban pour réaffirmer la position française dans le règlement de la crise politique et institutionnelle au Liban, en exigeant une refonte du système critiqué par la rue.
Lundi soir, en préparant sa visite, Emmanuel Macron s’est entretenu avec l’ex-Premier ministre Saad Hariri, l’un des poids lourds de la communauté sunnite, dont le chef du gouvernement doit être issu selon la Constitution.
Alors que le Liban appelait à l’aide ces derniers mois à cause de l’effondrement de son économie et à la suite de manifestations critiquant la gestion du pays et la classe politique jugée « incompétente » et « corrompue », Paris a affirmé qu’il était nécessaire d’engager des réformes.
Dans un entretien accordé au site Politico, le président français a déclaré que son engagement au Liban était « un pari risqué » qu’il faisait. »J’en suis conscient. Je mets sur la table la seule chose que j’ai: mon capital politique », a-t-il affirmé.
Après avoir rendu visite lundi soir à la diva Fairouz qui, à 85 ans, est considérée comme la plus grande chanteuse arabe vivante, Emmanuel Macron a planté un cèdre, l’emblème du pays, dans la réserve naturelle de Jaj, au nord-est de Beyrouth, un symbole de renouveau et un rappel de la création de l’Etat du Grand-Liban le 1er septembre 1920 par le général français Henri Gouraud.
Mardi, Emmanuel Macron doit engager des discussions difficiles au niveau politique en essayant de ne pas s’ingérer, un exercice de haute voltige. « Ma position est toujours la même: celle de l’exigence sans ingérence », a-t-il tenu à affirmer dès son arrivée au Liban.
Après la nomination d’un nouveau Premier ministre, Moustapha Adib lundi, le président français a déclaré: « Il ne m’appartient ni de l’approuver ni de l’adouber », concernant cet universitaire de 48 ans, jusqu’alors ambassadeur en Allemagne, qui est inconnu du grand public.
« Il faut qu’on continue à mobiliser toute la communauté internationale (…) Je suis prêt à ce qu’on réorganise, autour peut-être de mi-fin octobre, une conférence internationale de soutien avec les Nations unies », a-t-il déclaré à des représentants de l’ONU et des ONG locales, se disant prêt à accueillir cette conférence à Paris pour « demander un soutien à tous les Etats pour financer » les besoins sur le terrain.