Au Bélarus, des chaînes humaines se sont formées jeudi 13 août après la violente répressions policière contre les manifestations de contestation de la réélection du président Alexandre Loukachenko.
Alors que sa réélection a été fortement rejetée par la rue et par son adversaire Svetlana Tikhanovskaïa, une novice en politique qui a gagné une popularité inédite dans l’ex-république soviétique, le président a campé sur sa position et a renforcé la répression contre les civils.
Se sentant menacée, l’ex candidate à la présidentielle a dû se réfugier en Lituanie. Selon ses partisans, elle a subi des menaces des forces de sécurité.
Alexandre Loukachenko, 65 ans, a toujours fait cavalier seul et n’a toléré aucune forme d’opposition, et pour cette élection, il a été crédité de 80% des voix, ce que conteste la rue.
En 2010 déjà, il avait réprimé les manifestations. Svetlana Tikhanovskaïa a mobilisé en quelques semaines des dizaines de milliers de personnes. Elle avait remplacé son mari Sergueï, un vidéo-blogueur en vue, après son arrestation en mai
Jeudi, après des nuits de manifestations réprimées et plusieurs blessés, des chaînes humaines de milliers de personnes ont été formées dans plusieurs endroits publics que la capitale et des klaxons soutenaient ces manifestants.
La veille des dizaines de femmes portant du blanc avaient commencé avec cette forme de manifestation qui n’avait pas déchaîné la violence des forces de l’ordre. Deux personnes sont mortes dans la répression des manifestants depuis 4 jours.
Plusieurs célébrités du pays ont dénoncé les violences. L’écrivaine bélarusse Svetlana Alexievitch, prix Nobel de littérature, a accusé M. Loukachenko d’entraîner son pays vers « la guerre civile ».
Des militaires et policiers bélarusses à la retraite ou en activité ont aussi anonymement dénoncé la répression, publiant des vidéos où ils jettent galons et insignes à la poubelle.