Le manque d’égard aux mesures sanitaires bouleverse le système sociétal

Le manque d’égard aux mesures sanitaires bouleverse le système sociétal
mercredi 12 août 2020 - 13:28

Le non-respect et le manque d’égard observé chez le citoyen marocain quant à l’état d’urgence en général et aux mesures sanitaires en particulier bouleverse le système sociétal au Maroc selon les spécialistes en la matière.

En effet, force est de constater que les mesures de précaution et de prévention sont de plus en plus occultées, plus au moins volontairement, dans les villes du Royaume, et particulièrement à Casablanca ces derniers temps.

En effet, force est de constater que les mesures de précaution et de prévention sont de plus en plus occultées, plus au moins volontairement, dans les villes du Royaume, et particulièrement à Casablanca ces derniers temps.

C’est d’ailleurs ce relâchement qui boosté l’augmentation exponentielle et régulière de nouveaux cas de coronavirus (Covid-19) que l’on observe dans la métropole. Rien n’y fait, ni les campagnes périodiques des autorités locales dans les quartiers de la métropole, ni les programmes de sensibilisation à travers les médias nationaux. D’aucuns y voient même, dans cette redondance ou insistance médiatique sur le non-respect des consignes sanitaires que les responsables s’attachent à ressasser, la raison d’un manque du niveau de confiance et le scepticisme du collectif sur les fondements des décisions centrales prises par les institutions publiques.

L’universitaire chercheur et professeur de psychologie sociale à l‘Université Hassan II de Casablanca, Mohssine Benzakour, en se confiant à Hespress nous explique les tenants et aboutissants de ce phénomène dont on se serait passé volontiers. « Le non-respect des directives sanitaires dans les grandes régions métropolitaines est dû à deux facteurs fondamentaux ; le premier est la nature de la structure personnelle de l’individu, et le second est la gestion circonstancielle ».

Et de poursuivre dans sa lancée, « La structure de la personnalité marocaine contribue à l’augmentation de ce phénomène, en raison de la fluctuation familiale entre conformité, violence et prise de conscience. Ce qui conduit à une confusion dans les décisions d’une personne, en raison du milieu dans lequel elle a grandi », ajoute Mohssine Benzakour.

Le chercheur marocain nous explique également que « ce milieu familial encourage la suspicion des buts et une compulsion derrière la pensée héréditaire, ce qui conduit à un manque de clarté de la vision, et de là, cette situation crée une sorte de confusion », précisant que « l’enfant n’est pas éduqué pour comprendre l’esprit de respect d’une règle sociale ».

Bien au contraire explique-t-il « a contrario, la famille recourt à la violence et au harcèlement, ce qui pousse l’enfant à chercher des moyens de contourner les règles générales, car il n’a pas compris le but de leur adoption, et cela se manifeste sous la forme d’un comportement social incontrôlé ».

 Notre interlocuteur va plus loin en soulignant que « le respect des décisions générales ne se fait  que sous la pression de l’autorité », soulignant que « ces idées trouvent des incubateurs dans les cercles familiaux, puis se transfèrent rapidement aux cercles professionnels de la société ». L’universitaire marocain en arrivant au second volet nous rapporte que « le deuxième problème est lié à la façon dont le gouvernement a géré la crise. L’unité autour de la  « décision » était au début de la pandémie ; cela à pousser les citoyens à se conformer aux décisions centrales, au regard de l’appréhension générale soudaine qui a accompagné la crise du coronavirus (Covid-19) ».

Puis Mohssine Benzakour de poursuivre en disant : « Après cela, et au fil des évènements entre tergiversation et oscillations il y a eu une grande fluctuation concernant les décisions officielles. La dernière étant la décision de fermer un certain nombre de villes du jour au lendemain, ce qui a eu pour effet  de laisser planer un doute sérieux quant à la décision et les objectifs de l’action politique. »

Le professeur en psychologie sociale a souligné que « des erreurs critiques dans la communication ont renforcé le manque de respect des citoyens pour les instructions sanitaires. Le même discours de communication a prévalu depuis le début de la crise sans qu’il change d’un iota, ce qui a amené les gens à s’en lasser et de là, à revenir aux coutumes sociales traditionnelles d’avant la mise en quarantaine ».

Et Mohssine Benzakour de conclure « la combinaison des facteurs susmentionnés a conduit à l’indifférence des citoyens quant à la véracité du discours politique tenu sur la pandémie du coronavirus (Covid-19) contrairement à l’unité sociale qui prévalait au début de l‘urgence sanitaire dans le Royaume ».

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