L’un des leaders autochtones les plus importants du Brésil, Aritana Yawalapiti, est mort des suites de complications du coronavirus (Covid-19), déclenchant une vague de colère et de chagrin et mettant en évidence la menace de la pandémie pour les descendants des premiers habitants d’Amérique du Sud.
Aritana Yawalapiti le cacique (chef), âgé de 71 ans – qui a passé des décennies à lutter pour les droits des communautés autochtones – est décédé dans un hôpital du Midwest de Goiânia après environ quinze jours de soins intensifs. Il est tombé malade le mois dernier à son domicile du Xingu, la réserve indienne la plus ancienne et la plus célèbre du Brésil.
La mort du dirigeant de Yawalapiti a déclenché un tollé général au Brésil, où près de 100 000 personnes sont maintenant décédées à cause de l’épidémie et où la colère à l’encontre du président Jair Bolsonaro va croissante. Les victimes incluent des centaines d’indigènes, qui craignent d’être particulièrement vulnérables au virus. Plus de 630 d’autochtones sont déjà morts du coronavirus et au moins 22 000 en ont été infectés, selon le dernier bilan de l’Association des peuples autochtones du Brésil (APIB).
Edmilson Rodrigues, un politicien de gauche en Amazonie, a tweeté : « Ce qui arrive aux peuples autochtones est tellement triste [et] Bolsonaro est le principal responsable de ces décès parce qu’il a bloqué le plan de lutte contre la Covid-19 dans les territoires autochtones. C’est un génocide! ». Luciano Huck, un célèbre présentateur de télévision dont on pense qu’il a des ambitions présidentielles, a gazouillé : « Encore une tragédie individuelle dans cette tragédie nationale. Bientôt, le Brésil aura subi 100 000 morts. C’est incroyable parce que ces décès auraient pu être évités – si nous avions combattu le virus avec responsabilité et coordination ».
Le nombre de cas de coronavirus au Brésil a augmenté de 51 603 au cours des dernières 24 heures pour atteindre 2 801 921, tandis que celui des morts a grimpé à 1 154 pour porter le bilan global, à 95 819. Le ministère de la Santé du Brésil a déclaré dans son bulletin quotidien qu’un total de 1 970 767 patients – soit environ 70% des cas – se sont maintenant rétablis. Le nombre de cas actifs s’élève actuellement à 735 335. Au Brésil, il y a 1 333 infections et 45 décès pour 100 000 habitants du pays, selon les statistiques.
La semaine dernière, 313 364 nouveaux cas ont été enregistrés, soit près de 6 300 de moins que la semaine du 19 et 25 juillet, lorsque ce chiffre atteignait un record de 319 653. Pour la première fois depuis le début de l’épidémie dans le pays, le nombre de cas a commencé à diminuer. Le nombre de décès malgré une certaine baisse (7 114 du 26 juillet au 1er août) a, au cours des 10 dernières semaines, atteint près de 1 000 morts par jour sinon plus.
Le Brésil, est le deuxième pays à être atteint en cas de coronavirus (Covid-19) et en décès dans le monde après les États-Unis. Le ministère de la Santé avait avancé que la situation se stabiliserait en juillet et qu’en août, la propagation de l’infection commencerait à ralentir. Selon le ministère, en juin, le pays aurait atteint un plateau dans le nombre de morts. Les chiffres ne semblent pas lui donner raison.
