Les images des deux explosions qui ont secoué la capitale du Liban Beyrouth en fin d’après-midi de mardi et de ce qui s’en est suivie sont apocalyptiques. Les deux explosions massives sont survenues semble-t-il, dans un hangar du port de la ville, le numéro 12.
Le port est dévasté, des conteneurs ont explosé, de gigantesques silos à grains ont été soufflés, les grues sont à terre. Pompiers et ambulances sont toujours à pied d’œuvre alors que la nuit est tombée, l’incendie n’est pas circonscrit et les opérations de sauvetage et autres se poursuivaient tard encore en cette tragique soirée.
Le bilan en perte humaine est effroyable. De source officielle (déclaration à 22 h du ministre de la santé, Hamad Hassan) on fait état de 2500 blessés et 23 morts. Mais il serait bien plus lourd que ça selon d’autres sources avançant au moins 50 morts et 2.750 blessés dans les explosions du port.
Mais au Liban l’heure n’est pas au décompte. Le Premier ministre libanais, Hassan Diab, lors d’une allocution télévisée a dénoncé une « catastrophe », assurant que les responsables devraient « rendre des compte ». « Ce qui s’est passé aujourd’hui ne passera pas sans que des comptes soient rendus. Les responsables de cette catastrophe devront payer le prix », a martelé le chef du gouvernement qui a décrété mercredi journée de deuil national.
C’est tout Beyrouth qui a été touché. Les quartiers limitrophes du port, notamment le centre-ville, Saïfi, Gemmayzé, Achrafieh, Mar Mikhaël, Bourj Hammoud et Dora sont dévastés, bâtiments soufflés, immeubles de verre n’ayant gardé que leur structure, voitures enchevêtrées et toutes autres horreurs de vie.
Les hôpitaux sont débordés et dans l’urgence ils se voient contraints de refouler les blessés légers pour ne garder que ceux dans un état grave. Les hôpitaux de Beyrouth se sont rapidement remplis au-delà de leurs capacités, plaidant pour des approvisionnements en sang et des générateurs (coupures d’électricité) pour garder leurs lumières allumées.
Abbas Ibrahim, chef de la sécurité générale libanaise, a déclaré que cela pourrait avoir été causé par des matériaux hautement explosifs qui ont été confisqués sur un navire russe il y a quelque temps et stockés dans le port. La chaîne de télévision locale LBC a déclaré que le matériau était du nitrate de sodium. Toujours est-il qu’aucune information concernant les causes de ce drame n’a filtré. Un responsable du gouvernement israélien sous couvert d’anonymat a déclaré qu’Israël «n’avait rien à voir» avec l’explosion.
Cette dévastation soudaine a submergé un pays déjà aux prises avec la pandémie de coronavirus et une crise économique et sociale sans précédent.