RAM: Pilotes, UMT, risibles amours

RAM: Pilotes, UMT, risibles amours
lundi 27 juillet 2020 - 13:04

Pour le Top management de Royal Air Maroc (RAM), le Comité d’entreprise (CE) s’est tenu « conformément » à la législation, mardi dernier et c’est donc un point de départ pour la compagnie afin d’appliquer son « plan de sortie de crise » et, partant, envisager de se séparer de 30% de son effectif. Rien pour l’heure n’indique, à part les déclarations d’intention, que quoi que ce soit, n’ait été encore décidé, il faut pour cela le feu vert des autorités (gouverneur).

Le plan « social ou de sauvetage » voulue par le transporteur aérien devrait affecter, si appliqué à la lettre, quelque 900 employés tous corps de métier compris et ceux qui devraient en payer le lourd tribut sont les équipages ou le personnel navigant (pilotes, hôtesses et stewards) mais également le personnel au sol.

Ce « plan d’adaptation » sans précédent va avoir d’autres effets en chaîne comme par exemple la réduction du tiers de la flotte de la compagnie (20 avions), les départs volontaires en faveur du personnel âgé de plus de 57 ans, fermeture de certaines représentations… avant que de prétendre au soutien financier que compte injecter, ou plutôt garantir l’Etat marocain et qui se chiffrerait à 6 MMDH, car qu’on se le dise il est sous forme de crédits à forts intérêts auprès des marchés financiers.

L’Association Marocaine des Pilotes de Ligne (AMPL) devant les suppressions de postes envisagées dans le cadre des procédures de restructuration depuis la crise du coronavirus et l’UMT FNTA RAM (syndicat majoritaire à Royal Air Maroc) revendiquent l’interdiction des licenciements. Pour ces deux représentations du personnel, le groupe RAM est en train de transformer une crise conjoncturelle en crise structurelle.

Les deux partenaires avaient décliné, mardi 21 juillet 2020, une invitation de la direction à participer à un CE, l’estimant sans aucune légitimité pour diverses raisons et vices de forme (informations relatives à la tenue du CE, composition du CE, non-respect des délais imparties par le code du travail, mise à disposition de documents afférents à la situation pour en débattre et autres tracasseries administratives) et que donc le CE ou la réunion c’est selon, quoiqu’actée par avocats RAM et huissiers de justice interposés n’avait pas de raison d’être à leurs yeux.

Pour la direction de la compagnie nationale, c’est la voie ouverte pour appliquer son plan social dès lors que le feu vert sera donné par le Gouverneur et qui comprend entre autres, le licenciement massif. Pour l’AMPL, c’est simple, au-delà du licenciement économique et des autres mesures, le problème est avant tout une question de survie de la compagnie. Le président de l’AMPL, Hicham Falaki, n’en démord pas.

« Royal Air Maroc n’en est pas à ses premiers soubresauts, dans son historique existent d’autres crises où l’on peut y puiser à foison, les leçons qui peuvent faire référence si l’on veut aller de l’avant dans cet épineux et douloureux dossier », nous dit-il.

Et d’étayer ses dires, de courriers adressés à la présidence tout au long de la crise qu’a traversée la compagnie nationale. « Notre problème c’est que l’on ne fait pas la part des choses dans nos expériences pourtant bien riches. Vers la fin mai, une correspondance a été adressée à la présidence RAM, on ne peut plus explicative». 

« Il n’y a pas eu de répondant, à notre grand désarroi. On s’est contenté de décrire le mal sans pour autant y remédier et pire sans se projeter vers le post-Covid-19, avec un plan de relance qui satisferait toutes les parties comme dans toutes les compagnies dans le même cas. On navigue pour ainsi dire à vue. Au-delà de toutes les mesures, on n’a pas reçu de la part du management la moindre esquisse d’un véritable plan de redressement. Ce qui compte c’est l’après, le futur », souligne notre interlocuteur.

Chez les syndicalistes c’est le même son de cloche, un membre du bureau du syndicat de la FNTA/RAM affilié à l’UMT a déclaré à Hespress Fr que « le plan de sortie de crise se limite à ça et n’explique pas le devenir de la compagnie il n’y a pas eu un plan d’action digne, d’objectifs économiques durant le prochain quinquennat, et on ne sait toujours rien quant à la reprise d’activité.

Puis revenant sur le dialogue social et sur le soi-disant refus d’assister à la réunion que la Direction « qualifie à tort de comité d’entreprise », le syndicaliste donne sa raison: « Notre refus émane du fait que nous nous sommes fixés le principe de ne jamais siéger à une réunion et/ou comité qui ne respecte pas le cadre légal tel que prévu par la juridiction marocaine. Et c’est ce que nous avons d’ailleurs précisé dans le mail adressé à la présidente du comité d’entreprise le 20 juillet courant ».

 « Dans le cadre du dialogue social entrepris depuis l’avènement de la crise du Covid-19 nous n’avons eu de cesse de faire part de nos recommandations d’optimisation des coûts, avec des propositions pour sauvegarder les postes de travail et pérenniser la stabilité au sein de notre compagnie à travers des actions telles que la réduction de travail, de congé sans solde, la mise en disponibilité, l’élargissement des conditions de l’éligibilité des départs volontaires et la réduction des salaires d’une manière cascadée jusqu’au retour à une situation normale. Malheureusement il n’y a pas d’écoute », ajoute le syndicaliste.

Le licenciement collectif si licenciement collectif il y a, n’interviendrait qu’après la décision de validation finale du plan social par le gouverneur de la préfecture dont dépend l’entreprise. Pour l’heure il n’en est encore rien, les trois entités campent sur leurs positions en les légitimant à chacune sa version, et se regardent en chiens de faïence. En attendant au meilleur des cas sur 900 licenciements ce seront bien au bas mot, la moitié de ce nombre en familles qui en pâtiraient.

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