Dans le cadre de sa série hebdomadaire « Les Mardis du PCNS », le Policy Center for the New South a organisé, cette semaine, un webinaire un sous le thème « Quel changement a subi le rôle de l’Etat sous la pandémie de Covid-19 ?”, lors duquel des experts se sont penchés, chacun selon son approche, sur la nature post-pandémie de la relation citoyens/gouvernement.
Ce faisant, ils ont examiné, au cours de ce débat, les différents aspects de la gouvernance et de sa capacité à faire face aux crises et à en atténuer leurs impacts, mettant notamment l’accent sur les défis auxquels les institutions font face dans la mise en œuvre d’un modèle qui a souffert du déclin de plusieurs secteurs essentiels.
Le modèle économique actuel est basé sur les interventions de l’État et sur la contribution des initiatives privées pour le développement des secteurs essentiels. Ce modèle a conduit à un déclin des politiques publiques et à une augmentation des inégalités. Afin de faire face aux nouveaux défis dus à la pandémie du Covid-19, des réformes de la sécurité sociale sont nécessaires.
A cet égard, Larabi Jaidi, Senior Fellow au PCNS et membre de la nouvelle commission pour le développement, estime qu’il est nécessaire d’adopter un nouveau modèle qui prend en compte les initiatives et les libertés pour promouvoir la concurrence entre les secteurs.
Afin de garantir un tel modèle, a-t-il dit, l’État doit jouer son rôle dans la gestion de la vie économique du Maroc en proposant des réformes qui garantiront une bonne gouvernance et une bonne coordination entre les institutions pour couvrir les besoins de l’ensemble du pays.
De son côté, El Mostafa Rezrazi, également Senior Fellow au PCNS et expert en psychologie clinique, a évoqué les répercussions de la crise actuelle sur le secteur de la santé : restructuration de certaines directions et centres de santé rattachés au ministère de la santé, et la réorientation des priorités du ministère en matière de gestion de la santé.
Tout en saluant les efforts déployés par les ministères de la santé et de l’intérieur pour les efforts déployés par le personnel médical, et pour le respect des procédures de suivi et de confinement par les agents de sécurité, l’expert a également insisté sur l’importance de distinguer le secteur de la santé du secteur médical pour pouvoir développer des plans stratégiques efficaces et compatibles avec trois éléments donnés.
Il s’agit selon l’intervenant, de la réalisation des objectifs de développement durable, la réalisation des objectifs de sécurité humaine, et enfin l’amélioration du secteur médical : à savoir, la prévention et l’hygiène (éducation et de sensibilisation), et la couverture sanitaire (mesures de développement socio-économique) dans un contexte de santé publique.
Par ailleurs, et étant établi que les conséquences de la pandémie ont dépassé le cadre de la santé et ont affecté l’ordre social de l’État, Abdelhak Bassou, Senior Fellow du PCNS et expert en sécurité, a insisté sur les possibilités pour l’État de capitaliser sur ce changement d’attitude pour construire une relation nouvelle et durable avec ses citoyens, en incluant plus d’éléments à son système public afin que ce dernier soit plus conforme ou en phase avec la société.
La situation actuelle peut contribuer à modifier la perception de la population du rôle de l’État au-delà des crises, a-t-il estimé.