Depuis le déclenchement de la pandémie du Coronavirus au Royaume, et l’annonce de l’état d’urgence sanitaire dans le pays, les autorités publiques ont eu recours aux cités universitaires pour le confinement et la prise en charge des cas contacts avec les cas confirmés Covid-19.
Cela dit, plusieurs étudiants résidant au sein de ces cités universitaires, et malgré leur volonté de soutenir leur pays dans cette crise sanitaire, ont exprimé leur désaccord sur quelques points, à l’origine d’un conflit avec la direction. Ils concernent notamment le fait qu’ils n’ont pas été avisés au préalable par leur direction sur cette opération pour qu’ils puissent sécuriser leurs affaires, ou encore dispensés des frais de logement pour les mois en question, vu qu’ils étaient, pour la plupart, confinés en famille.
Des bureaux de résidents ont pu conclure des sortes de « compromis » avec leurs cités universités, mais ce n’est pas le cas concernant la Cité universitaire Chaabi de la ville de Kénitra. Les résidents de cette cité dénoncent à travers leur bureau, le silence et les décisions unilatérales prises par la direction.
Dans les détails, une étudiante qui s’est confiée à Hespress Fr sous couvert de l’anonymat, de peur de la réaction du directeur de la cité, a expliqué que les résidents ont été surpris que la direction ait mis à la disposition des autorités publiques leurs chambres pour l’hébergement des cas contact sans les prévenir, soulignant que les résidents ne sont pas contre cette initiative, mais auraient souhaité « au moins être avisés au préalable pour qu’ils puissent sécuriser leurs affaires ».
« Les étudiants sont dans le flou total concernant leurs affaires, concernant leurs lits où dorment des personnes qui sont susceptibles d’être porteuses du virus, concernant le remboursement … Il est vrai que l’administration de l’école s’est entretenue avec le bureau des résidents sur ces points, mais rien n’a été fait, et juste après c’est le silence total de leur côté. Sur la question des affaires, on ne peut toujours pas les récupérer. Et pour la deuxième fois, et avec la découverte du foyer de Lalla Mimouna, la direction exploite nos chambres qu’on a payées sans nous aviser au préalable, sans même s’expliquer« , dénonce notre interlocutrice.
En effet, les résidents n’ont pas pu récupérer leurs affaires, qui ont été emballées dans des cartons, au jour d’aujourd’hui, sous prétexte que l’accès est interdit aux résidences qui hébergent les cas contact.
Pour ce qui est du remboursement, les résidents réclament le rebroussement total des mois payés et non exploités, soit 3 mois et demi. Un remboursement qui n’a été ni accepté ni rejeté par le directeur de la cité.
« Le directeur nous a dit que le remboursement sera fait en septembre, et il ne voulait pas spécifier le pourcentage du remboursement. On a demandé 100% des frais, mais il a refusé en ne proposant que 50%. Par la suite il a retiré sa proposition en disant que rien n’était. Quand on a fait un communiqué pour rassurer les étudiants quant aux remboursements, il nous a demandé de supprimer le post, disant qu’il n’a rien dit sachant que l’appel a été enregistré. Et dans l’un de nos communiqués on a bien mentionné que, comme le stipule le contrat, et en cas de force majeure ou cas exceptionnel, notamment une pandémie, il y a remboursement « , nous explique cette jeune étudiante résidente à la Cité universitaire Chaabi, qui s’est acquittée des frais pour le semestre de janvier à juin, soit 6.000 dhs pour une chambre single (1.200dh/mois).
Face à cette problématique, les résidents de ladite cité dénoncent le comportement de la direction qui selon eux, ne s’est même pas excusée pour l’accès aux chambres sans leurs permissions, et maintient un flou total et un silence assourdissant quant à la question des remboursements.
900 résidents ont même rempli un formulaire dédié pour réclamer le remboursement des mensualités payées et non exploitées, mais en vain. La démarché a été rejetée par le directeur de la cité, qui menace les résidents de poursuites judiciaires à chaque post publié sur les réseaux sociaux où ils dénoncent cette « injustice », nous dit notre interlocutrice qui elle-même a été menacée par le directeur.
Ils nous accuse notamment de vouloir « semer la zizanie et la confusion auprès des résidents« , explique-t-elle.
A noter que Hespress Fr a essayé, à plusieurs reprises, de joindre la direction de la Cité universitaire Chaabi pour tenter d’en savoir plus, mais en vain.
Affaire à suivre …