La Fédération interprofessionnelle marocaine des fruits rouges (Interproberries Maroc) sort enfin de son silence. Dans un long communiqué, la fédération a exposé la situation du secteur des fruits rouges au Maroc, ainsi que l’affaire Lalla Mimouna, qui a été la cause du plus lourd bilan national jamais enregistré depuis le début de la pandémie, ou encore le dépistage parmi les travailleurs. La Fédération répond également à toutes les critiques que les professionnels du secteur ont dû essuyer.
Dans un premier temps, la fédération dit « apprécier fortement les hautes directives royales dans la lutte contre l’épidémie de Covid -19 et les efforts des pouvoirs publics, et condamne l’intimidation des médias, la désinformation de l’opinion publique et le ciblage du secteur des fruits rouges au lieu d’opter pour la solidarité et l’unification du front national dans cette situation difficile« .
La Fédération explique à cet effet que le secteur des fruits rouges se caractérise par sa grande capacité concurrentielle due au haut niveau d’organisation des producteurs et des conditionneurs et de leur respect des normes internationales relatives à la sécurité sanitaire et au respect des normes sociales et réglementaires, précisant que le secteur est pourvoyeur de 17 millions de jours ouvrables au cours de cette année.
En donnant plus de détails et de chiffres, la fédération poursuit que le secteur des fruits rouges fournit 100 000 emplois directs et 250 000 emplois indirects et rapporte à l’État plus de 5 milliards de dirhams de devises. Elle précise également que jusqu’à la fin du mois de mai de cette année, le secteur, qui a poursuivi son activité pendant la période de confinement, a réussi à exporter 20.363 tonnes de fraises fraîches, 37.748 tonnes de framboises, 33.355 tonnes de myrtilles ainsi que 59.225 tonnes de fraises surgelées.
Mais pas que ! La fédération interprofessionnelle marocaine des fruits rouges fait savoir que le secteur contribue à l’exportation des produits agricoles et à l’amélioration de la balance commerciale ainsi qu’à la réserve stratégique nationale de devises. Il participe pareillement au soutien des équilibres financiers de l’économie nationale, souligne l’Interproberries Maroc, qui affirme poursuivre « son implication active dans la campagne nationale de lutte contre la pandémie de Covid- 19 conformément aux Hautes directives royales, en organisant des campagnes de sensibilisation au sein des unités de production et de conditionnement au profit des travailleuses et des travailleurs du secteur« .
Elle affirme par ailleurs à l’opinion publique la contribution du secteur dans l’allègement du fardeau du Fonds national de lutte contre la maladie de Covid- 19 et ce par le règlement des salaires et des cotisations à la sécurité sociale, l’engagement de toutes les unités de conditionnement et unités de production à assurer la stricte mise en œuvre des instructions des autorités publiques depuis le début de la pandémie, assurer la sécurité, la prévention et la distanciation sociale dans les lieux du travail, des transports et des fermes de production, le respect et l’application des décisions et instructions de l’État concernant la continuité du travail dans le secteur agricole, et son positionnement, en première ligne, dès le début de la pandémie, pour contribuer à affronter la difficile situation économique que traverse notre pays.
Pour ce qui est de l’affaire Lalla Mimouna qui a secoué l’opinion publique, la fédération dit « regretter profondément les cas qui ont été enregistrés dans la région de Lalla Maimouna, qui sont tous porteurs asymptomatiques du virus » mentionnant ainsi que « selon l’Organisation mondiale de la Santé, ils ne transmettent pas l’infection si les normes de sécurité sont respectées« .
S’agissant des mesures de sécurité sanitaire « non respectées » par plusieurs patrons et agriculteurs, selon plusieurs analystes, la Fédération indique dans son communiqué, signé par son président Mohamed Al Amouri, que la couverture médiatique et audiovisuelle effectuée par les médias publics, « a réussi à transmettre à l’opinion publique la discipline et l’alignement des unités industrielles et des unités de production dans l’application des normes de sécurité sanitaire représentées par, la distance de sécurité et espacement social, la mise en place de barrières protectrices entre les travailleuses, la réduction du nombre de passagers de plus de 50 %, outre la prise en charge du coût du transport qui s’est multiplié par trois voire quatre, la stérilisation des transports, la fourniture de plus de 700 000 masques, la formation de comités sur le terrain pour sensibiliser et encadrer les travailleuses« .
Cela dit, la fédération a précisé que « malgré tous ces efforts, le comportement des individus et des groupes en dehors des heures de travail demeure incontrôlable » laissant entendre que les centaines d’ouvrières et ouvriers touchés par le virus, l’ont contracté en dehors des lieux de travail et non pendant l’exercice de leurs taches. Toutefois, la Fédération assure continuer sa mobilisation et poursuivre ses efforts pour protéger toutes les personnes et tous les intervenants dans le secteur.
