Lalla Mimouna: Le coût de l’indiscipline et du laisser-aller

Lalla Mimouna: Le coût de l’indiscipline et du laisser-aller
samedi 20 juin 2020 - 12:40

Le bilan national du Maroc de la journée du vendredi 19 juin concernant l’évolution épidémiologique dans le pays a bousculé une situation qu’on pensait en phase d’être maîtrisée. Avec plus de 500 cas confirmés de coronavirus en 24H, le Royaume a enregistré son bilan quotidien le plus lourd depuis le début de la pandémie.  

Alors que les Marocains se préparaient pour l’allègement du confinement, prévu à partir du 24 juin, comme annoncé par les ministères de la Santé et de l’Intérieur, cette nouvelle a été un véritable choc pour eux, surtout que plus de 80% des nouveaux cas enregistrés, soit 457 cas, sont asymptomatiques.

L’ensemble de ces cas a été enregistré dans des unités industrielles de fruits rouges, dans la région de Rabat-Salé-Kénitra, et plus exactement dans la commune de Lalla Mimouna affiliée, relevant de la province de Kénitra.

Et qui dit foyer industriel, dit unité de production employant un nombre conséquent d’ouvriers(e), qui ont été touchés par le virus, en plein processus de relance économique dans le pays. En parallèle à cette relance économique, une vaste campagne de dépistage a été initiée dans les entreprises du secteur privé. Cependant, le milieu rural a été, en quelque sorte, «oublié » dans cette campagne de dépistage, faute, notamment de «budget trop lourd » pour l’Etat, comme nous indique Omar Kettani professeur d’économie à l’Université Mohammed V de Rabat.

«Ca va coûter trop cher. Ce n’est pas si évident que ça en a l’air »,  précise Omar Kettani à Hespress Fr concernant l’éventualité d’un dépistage massif en milieu rural, surtout en cette période de récolte.

« Entre le fait d’intervenir de manière ponctuelle lorsqu’il y a un foyer, et à ce moment-là, de traiter et d’isoler les cas ou de faire un dépistage, nous ne sommes pas l’Allemagne. Même la France n’a pas pu généralisé le dépistage. Pourquoi ? Pour des raisons de logistique, pour des raisons de coût etc. Ce n’est pas facile. On ne peut pas se permettre financièrement de dépister plusieurs millions d’ouvriers(e). Sur le plan théorique c’est l’idéal, mais sur le plan pratique c’est énorme », nous dit notre interlocuteur.

Pour lui, « il va falloir simplement continuer à contrôler les entreprises qui opèrent dans le milieu rural et faire un contrôle régulier des mesures préconisées, voir si elles sont respectées », explique l’économiste rappelantque « juste le fait de soutenir, socialement parlant, les personnes vulnérables confinées coûte très cher ».

« Vous imaginez si le prix du test est de 250 dirhams/personne, combien cela va coûter lorsque le test sera généralisé au niveau des entreprises. Bien sûr si certaines entreprises, qui ont les moyens pour pouvoir généraliser le dépistage au sein de leur entité, elles doivent le faire. Mais qu’en est-il des petites entreprises agricoles qui se comptent par milliers, qui comptent beaucoup de main-d’œuvre et que l’Etat doit aider dans la prise en charge du dépistage? », s’interroge l’économiste.

Concernant le chiffre du jour, 539 nouveaux cas confirmés Covid-19, une question revient en boucle après 3 mois de confinement, à moitié respectée par quelques-uns, c’est de savoir à qui revient la responsabilité de ce bilan jugé « énorme ».

La cause principale selon Omar Kettani, c’est la faible éducation d’une société qui montre des signes d’irresponsabilité et qui est inconsciente. « Le travail de fonds justement n’a pas été fait sur la société marocaine, c’est-à-dire la généralisation de l’éducation scolaire, et à travers cela, la prise de conscience de la responsabilité sociale, à savoir que chacun est responsable vis-à-vis des autres et pas seulement vis-à-vis de lui-même. Il est donc normal d’avoir ce genre de surprise », dit-il.

« Comme dans un pays où, 40% de la population vit dans la campagne et hors d’un système éducatif conséquent et où la déperdition scolaire est élevée, les personnes sans diplômes sont nombreux, la proportion des  femmes ayant accès à l’éducation ne dépasse pas 25%. Donc tout cela entraîne une société indisciplinée. Et comme disait Marchal, l’éducation sert à un seul but, c’est la discipline. Or, la discipline, c’est ce qui nous manque dans notre société », avance l’économiste.

Selon Omar Kettani, « si on cherche d’où vient l’indiscipline, elle vient de la mauvaise éducation, qui commence au début au sein de la famille et dans les ménages, et se prolonge à l’école, dans la rue, …etc. Et avec une société indisciplinée, il faut s’attendre à tout ».

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