Le CESE livre ses recommandations sur à la sécurité sanitaire des aliments

Le CESE livre ses recommandations sur à la sécurité sanitaire des aliments
mercredi 17 juin 2020 - 21:11

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a livré, mercredi, les conclusions et recommandations objet de son auto-saisine « pour une véritable politique publique de sécurité sanitaire des aliments (SSA) axée sur la protection des consommateurs et favorisant une compétitivité durable de l’entreprise au niveau national et international« .

Cette auto-saisine, élaborée sur la base d’une approche participative, est le résultat d’un large débat entre les différentes catégories qui composent le CESE ainsi que des auditions organisées avec les principaux acteurs concernés. Elle a pour objectif d’identifier les voies possibles d’amélioration globale de la SSA au Maroc et de proposer des solutions réalistes et viables, adaptées aux contraintes auxquelles font face les professionnels et les autorités compétentes chargées de la gouvernance en la matière.

Pour le patron du CESE, Ahmed Reda Chami, les problématiques évoquées sur la sécurité sanitaire des produits alimentaires ne sont pas une exclusivité marocaine, mais un défis universel auquel tous les pays font face.

Il a rappelé à cet égard le constat « inquiétant et assez troublant » de l’Organisation des Nations unis (ONU) qui révèle que près d’une personne sur dix dans le monde tombe malade chaque année à cause d’aliments avariés et 420.000 d’entre elles décèdent, dont un tiers d’enfants.

Au niveau national, a-t-il précisé, les données issues du système national de la surveillance épidémiologique fait ressortir que 1.000 à 1.600 cas de toxi-infections surviennent en moyenne chaque année avec un taux d’hospitalisation de 30% à 45%.

Par ailleurs, le président du CESE a mis en avant les progrès importants réalisés en la matière au Maroc et ce, depuis 2009, notamment avec l’adoption de la loi n°25-08 portant création de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), la loi 28-07 relative à la sécurité sanitaire des produits alimentaires et la loi n° 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur. Et de relever que le système de sécurité sanitaire des aliments permet, aujourd’hui, aux produits marocains de pénétrer des marchés internationaux exigeants.

Toutefois, a relevé Chami, « nous constatons qu’une multitude d’établissements ne disposent ni d’agréments, ni d’autorisations sanitaires et mettent, sur le marché, des produits qui exposent la santé du consommateur à des dangers avérés mais non maîtrisés« .

Le patron du CESE a, par ailleurs, déploré l’absence d’une politique publique intégrée de sécurité sanitaire des aliments induisant plusieurs défaillances qui ont trait à la multiplicité des intervenants, au chevauchement des compétences, à la prédominance de l’informel et au rôle limité des associations de défense.

Trois recommandations ressortent ainsi de ces différents constats, l’objectif étant d’améliorer significativement la sécurité sanitaire des produits alimentaires.

Il est question, a détaillé Ahmed Reda Chami, de « doter le Maroc d’une politique publique dédiée de sécurité sanitaire des aliments », de « passer de manière progressive du système actuel à organismes multiples, vers un système intégré, en créant une Agence Nationale de Sécurité Sanitaire des Aliments, placée auprès du Chef de gouvernement et qui devra être investie de larges pouvoirs de contrôle, de surveillance et de correction » et de « séparer l’évaluation des risques de la gestion des risques en instituant un comité scientifique indépendant d’évaluation des risques, dont la principale mission serait de fournir un avis scientifique afin d’assurer l’indépendance, l’impartialité et l’intégrité de l’information relative à la SSA ».

La matérialisation de ce changement demeure tributaire de la mise en place d’une feuille de route à décliner de manière graduelle, et qui préconise, entre autres, d’intégrer les objectifs et les résultats de la sécurité sanitaire des aliments dans les contrats programmes conclus entre le gouvernement et l’interprofession, d’améliorer les conditions d’hygiène du secteur informel dans la perspective de l’intégrer à terme dans le secteur formel, de mettre en place des incitations au profit des petits producteurs, de maîtriser l’utilisation des intrants, fertilisants et pesticides pour réduire leur impact, d’impliquer les associations de protection du consommateur au processus de médiation entre le consommateur et le pourvoyeur de biens ou de service, de transformer le consommateur en « un conso-acteur » pour le rendre plus exigeant, et de  garantir le droit à l’information sur les produits qui présentent un risque sanitaire pour le consommateur conformément à la loi n° 31-13 relative au droit d’accès à l’information.

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