Deux Marocains figurent dans la liste, parmi dix nominés africains, pour le Prix de l’Innovation pour l’Afrique (PIA 2018). Abdeladim Moumen et Hassan Ait Benhassou ont mené des travaux de recherche sur deux maladies qui menacent le continent africain, à savoir l’Hépatite C et la tuberculose.
Selon l’African Innovation Foundation (AIF) basée en Suisse, les deux chercheurs marocains ont développé des tests moléculaires permettant de détecter de manière précise et rapide, ainsi que la quantification de la charge de l’hépatite C et la tuberculose présente chez les patients. Ces travaux promettent de changer la donne en Afrique où les diagnostics de ces deux maladies restent aléatoires, pas assez précis et surtout pas abordables.
« Ces innovations cliniquement validées apportent des solutions simples, précises et peu coûteuses dans le diagnostic de ces deux maladies », indique un communiqué de la fondation.
À l’heure où les brevets sur les médicaments traitant l’hépatite C sont discutés au niveau européen, notamment par les ONG et l’office européen des brevets (OEB), les travaux des deux chercheurs viennent apporter une éclaircie. En effet, le brevet du laboratoire américain Gilead pour le très onéreux traitement Sofosbuvir a été maintenu par l’OEB malgré les procédures d’opposition engagées par une trentaine d’ONG à l’instar de Médecins sans Frontière (MSF).
MSF et les autres ONG européennes estiment que ce brevet est illégitime, car il permet au laboratoire américain d’exercer un monopole en Europe, excluant ainsi une large frange de la population de l’accès aux soins. Le traitement de 12 semaines peut coûter jusqu’à 43.000 euros, rapportent les ONG.
Les deux Marocains retenus ont été sélectionnés sur 3 000 candidats originaires de 52 pays africains. Les innovations retenues ont été jugées les meilleures en termes de solutions ayant trait à l’agriculture, la santé publique, l’environnement et l’énergie, et les TIC.