L’ancien Premier ministre USFPiste, Aderrahmane El Youssoufi, est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi des suites d’une longue maladie pulmonaire, qui a fini par l’emporter.
Feu Si Abderrahmane El Youssoufi, qui avait conduit l’expérience de l’alternance au Maroc sous feu Hassan II, jouissait d’un capital respect considérable auprès de l’ensemble des Marocains, à leur tête, le Roi Mohammed VI, qui n’a eu de cesse de lui manifester une grande sympathie et un intérêt certain.
Après la mort de feu Hassan II, le Roi l’avait maintenu à la tête du gouvernement en lui rendant un hommage remarquable.
Il l’avait ensuite reconduit dans ses fonctions de Premier ministre dans le gouvernement formé le 6 septembre 2000 et à la tête duquel il restera jusqu’au 9 octobre 2002.
Lors de cette dernière hospitalisation, à la clinique Cheikh Khalifah à Casablanca, le Roi Mohammed VI s’intéressait de très près à son état de santé, recevait des rapports quotidiens sur son état, prenait régulièrement de ses nouvelles et donnait ses instructions au corps médical d’accorder le plus haut intérêt à sa situation.
Au cours d’une précédente crise de santé (pneumonie), en 2016, le Roi avait tenu à se rendre à son chevet pour s’enquérir de son état de santé et lui présenter ses vœux de prompt rétablissement.
Dans la même année, le Roi avait inauguré à Tanger une avenue portant le nom du défunt, en hommage à son patriotisme.
En 2019, le Souverain, Chef suprême et Chef d’État-major général des FAR, avait présidé à Tétouan la cérémonie de prestation de serment de 1.839 officiers lauréats des différents instituts et écoles militaires et paramilitaires et officiers issus des rangs, dont 283 officiers femmes, et avait baptisé cette promotion du nom de Aderrahmane El Youssoufi, en hommage à ses principes immuables de patriotisme, d’attachement aux symboles sacrés de la Nation et à l’intégrité territoriale du Royaume.
Une relation particulière
De cette relation particulière qui le liait au Roi, faite de considération et de respect mutuels, le défunt disait:
«C’est une relation qui se caractérise par une grande considération et un respect infini ».
Le Roi « m’entoure constamment de son affection et de sa sollicitude et je lui en suis reconnaissant », ne cessait d’affirmer Si El Youssoufi, rappelant avoir eu « le privilège d’être accueilli par ses soins lors d’occasions publiques comme privées, et j’ai été honoré de sa visite alors que j’endurais l’épreuve de la maladie à l’hôpital ».
Et d’assurer : « l’honneur que m’a fait le roi en inaugurant personnellement une avenue en mon nom à Tanger comme le plus grand “Wissam” qu’il m’ait offert.
C’est dans le cadre de cette estime mutuelle que l’ancien Premier secrétaire de l’USFP, avait tenu en juillet 2019, à présenter ses vœux au Souverain à l’occasion du 20ème anniversaire de son accession au Trône.
Malgré son état de santé, qui ne semblait pas s’être amélioré en dépit de mois de convalescence, il a salué le Roi avec lequel il a discuté pendant quelques secondes.
Petit pincement au cœur, cette grande figure politique et grand militant et homme d’Etat, n’aura malheureusement pas droit aux funérailles qu’il méritait d’avoir pour cause d’état d’urgence sanitaire, mais l’hommage lui sera rendu dans le cœur et l’esprit de tous ceux qui l’ont connu, côtoyé ou juste entendu parler de lui.
RIP si El Youssoufi !
