Le ministre de la Santé du Brésil, l’oncologue Nelson Teich, n’est resté qu’un mois à la tête de son département et pour cause il a démissionné de ses fonctions vendredi, a indiqué le ministère dans un communiqué. Selon le cabinet ministériel, Nelson Teich, a remis sa démission ce vendredi 15 mai, pour des divergences de points de vues avec le gouvernement -on peut volontiers y déceler une allusion au président Jair Bolsonaro-, quant aux mesures de lutte contre la pandémie du coronavirus (Covid-19) dont le Brésil est en train de devenir l’un des principaux foyers au monde.
Cette décision intervient moins d’un mois après son entrée en fonction. En effet, le 17 avril 2020, pris ses fonctions, en pleine pandémie du coronavirus (Covid-19) il arrivait en remplacement de Luiz Henrique Mandetta poussé à la démission par le président Jair Bolsonaro. Mandetta était publiquement opposé à Jair Bolsonaro sur la gestion de l’épidémie de coronavirus au Brésil. Selon « Jornal Do Brasil » Nelson Teich avait été mis dans l’obligation par la présidence de modifier le protocole du ministère pour une recommandation d’utilisation de la chloroquine dans le traitement de la maladie du coronavirus (Covid-19). Le ministre avait quant à lui déclaré qu’il ne considérait pas le médicament comme la solution unique en mettant en garde sur les effets secondaires, laissant ouverte la marge de manœuvres à d’autres traitements également.
Jair Bolsonaro a, dans la lancée vendredi de la démission de son second ministre de la Santé a déclaré que le protocole serait modifié, bien que la chloroquine n’avait aucune preuve scientifique de son efficacité contre les maladies respiratoires causées par le coronavirus (Covid-19) au Brésil. Mais ce n’est là qu’une raison de la démission ou du « limogeage » enfin, du départ de Nelson Teich. Ce dernier souvent marginalisé par le gouvernement fédéral et surtout la présidence travaillait en solitaire et voyait ses prérogatives piétinées surtout par le président Jair Bolsanaro. Ce dernier a publié cette semaine un décret élargissant des activités jugées « essentielles » aux gymnases et salons de beauté. Teich, n’en a été informé que ce lundi par la presse. Mais la vraie raison de cette crise au Brésil est tout simplement le confinement dont Bolsonaro ne veut pas entendre. Nelson Teich n’était en accord avec une levée brusque des mesures de confinement réclamée par le président.
L’ancien ministre Luiz Henrique Mandetta qui également était contre en avait payé le prix. Nelson Teich qui était aligné au départ sur les positions du président, avait reconnu l’efficacité d’une prolongation d’un état d’urgence sanitaire surtout dans les régions les plus touchées, ce qui n’a pas plu Bolsonaro. Ces derniers jours le bilan macabre quotidien est de plus en plus lourd au Brésil. Jeudi le pays enregistrait 13 944 cas de contamination au coronavirus pour un total de 202 918 infections et 13 933 morts.