Après une réunion des chefs de délégation de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Roberto Azevedo, le directeur général de l’organisation a annoncé, jeudi 14 mai, sa démission anticipée alors que son mandat ne devait prendre fin qu’en 2021.
L’annonce était attendue depuis un moment suite à des spéculations et des informations de presse fuitées, Roberto Azevedo, 62 ans, qui était sur le départ prématuré à cause d’événements plombant l’Organisation? va quitter ses fonctions en septembre, soit un an avant la fin de son mandat.
Le DG de l’OMC a par ailleurs annoncé démissionner « pour raisons familiales et ne pas nourrir d’ambitions politiques ». Mais sa démission intervient au moment où le commerce mondial est plombé par la pandémie du coronavirus qui a imposé aux pays de se barricader pour éviter le pire.
Le contexte est marqué par la paralysie de la cour d’appel de l’organe de règlement des différends (ORD) de l’OMC, à cause des Etats-Unis, qui bloquent les nominations des juges depuis 2017. L’organe censé régler les différends entre les membres de l’OMC ne peut plus continuer son fonctionnement normal depuis le 11 décembre.
Autre facteur dans son départ prématuré alors qu’il a été réinvesti pour un second mandat de quatre an en septembre 2017, le commerce international, se trouve lourdement handicapé par la pandémie du nouveau coronavirus qui a fait s’effondrer la production et les échanges. Il s’agit du plus grand frein depuis la Grande Dépression des années 1930.
Jeudi, le brésilien Roberto Azevedo a convoqué une réunion avec les chefs de délégations des 164 pays membres de l’organisation consacrée à des « questions administratives pressantes » qui a fait suspecter aux diplomates son annonce de départ.
Diplomate de carrière, le brésilien qui a été à la tête de l’OMC depuis 2013 et qui ne devait quitter ses fonctions qu’à la fin d’août 2021. Depuis 2008, il était le représentant permanent du Brésil auprès de l’OMC où il s’était forgé une réputation de négociateur.
Il a été celui qui a emmené la délégation brésilienne dans ses litiges avec les Etats-Unis dans le cadre des subventions pour le coton et avec l’Union européenne dans le cadre de l’exportation de sucre. Les deux litiges avaient été remportés par le Brésil à l’OMC.
Il avait ainsi été chef de délégation dans des litiges clés remportés par le Brésil à l’OMC: dans le cas des subventions pour le coton contre les États-Unis et des subventions à l’exportation de sucre contre l’Union Européenne.