T.El Husseini: Une étude spécifique comme préalable au rapatriement des  Marocains bloqués à l'étranger

T.El Husseini: Une étude spécifique comme préalable au rapatriement des  Marocains bloqués à l'étranger
lundi 11 mai 2020 - 08:32

Lors d’une rencontre télévisée, jeudi 7 mai, le chef du gouvernement Saad Dine El Otmani qui s’était prononcé sur la situation au Maroc, avait affirmé que le rapatriement des Marocains bloqués à l’étranger ne se fera qu’après l’ouverture des frontières.

Tout en exprimant sa préoccupation quant à la situation des 27.850 de « nos concitoyens bloqués un peu partout dans le monde« , le chef de l’exécutif a assuré que 155 centres et cellules de veille ont été mobilisées au niveau des différents consulats et ambassades du Royaume dans les pays d’accueil.

Cela dit, la décision de ne rapatrier les marocains bloqués à l’étranger qu’après le déconfinement, divise,  entre ceux qui exigent que ces derniers soient rapatriés le plus tôt possible et ceux qui estiment qu’il faudra attendre jusqu’à ce que le Maroc sorte de cette crise sanitaire liée au Covid-19, puisqu’il ne dispose pas des établissements et équipements nécessaires pour accueillir et garantir la sécurité des 27.850 rapatriés et leurs familles.

Joint à ce sujet par Hespress FR, le politologue Mohamed Tajeddine El Houssaini, professeur des relations internationales à la Faculté de droit Agdal à Rabat estime que la décision du chef de exécutif  de patienter jusqu’à la levée du confinement et l’ouverture des frontières, est une mesure « objective« .

« Ces Marocains qui se trouvent actuellement à l’étranger ne sont pas concentrés à un point déterminé. C’est-à-dire la possibilité d’utiliser un avion militaire par exemple et rapatrier tout le monde d’un seul coup. Ce sont des Marocains qui sont dispersés à travers le monde notamment à Istanbul, Madrid, à Paris et la liste est longue. Et comme il n’y a pas de lignes régulières pour pouvoir les rapatrier, la possibilité n’existe pas« , estime le politologue.

Si le Maroc « prend l’initiative de réactiver des lignes régulières pour les ramener et pour en transporter d’autres, cela veut dire qu’il y aura violation du blocage et de la fermeture de l’espace aérien qui a été décidé par le gouvernement lui-même”.

Le politologue rejoint ainsi le chef de l’exécutif dans sa déclaration et estime que « les Marocains qui se trouvent actuellement à l’étranger doivent patienter jusqu’à la levée du confinement pour être rapatriés”. 

« Depuis le début de la crise sanitaire, le Maroc a pris l’initiative de rapatrier pas mal de se ressortissants, notamment ceux qui étaient à Wuhan en Chine et qui ont été rapatriés dans leur totalité, mais à l’époquetous les Marocains qui se trouvaient à l’étranger, avaient la possibilité de rentrer et de bénéficier des lignes régulières qui étaient ouvertes, mais cela ne s’est pas fait. A qui en incombe la responsabilité, on n’est sûr de rien, mais la situation est maintenant ce qu’elle est… », dit-il.

Le politologue poursuit dans ce sens, que « comme il s’agit d’un nombre assez élevé de ressortissants marocains bloqués à l’étranger, cela demande une étude spécifique. C’est-à-dire connaître les endroits où il y a un grand nombre de Marocains qui y sont rassemblés, par exemple jusqu’à 200 ou 300 personnes .

« Tous les pays qui ont rapatrié leurs ressortissants, ont appliqué le confinement à l’aéroport, dans des hôtels notamment aux alentours pendant 14 ou 20 jours. Ils ont testé les ressortissants pour s’assurer qu’ils ne portent pas le virus, et les chose sont été réglées par la suite », a-t-il conclu. 

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