Coronavirus : le Maroc a l'occasion de se positionner parmi les sites de fabrication viables

Coronavirus : le Maroc a l'occasion de se positionner parmi les sites de fabrication viables
mardi 5 mai 2020 - 13:27

Au vu des perturbations de la chaîne d’approvisionnement en pleine pandémie du coronavirus, le Maroc a une occasion unique de tirer parti du ralentissement économique pour se positionner parmi les sites viables pour les biens manufacturés, dont des produits médicaux, selon l’économiste américain et Senior Fellow au centre de recherche Policy Center for the New South (PCNS), Hinh T. Dinh.

« Alors que les gouvernements adoptent des stratégies de préparation à une pandémie pour l’avenir, la demande mondiale de produits médicaux sera maintenue au moins à moyen terme, créant de nouvelles opportunités pour les entreprises manufacturières dans des pays comme le Maroc », a expliqué, dans un entretien à MAP Washington, ce spécialiste de l’économie du développement et de la finance internationale qui a servi plus de 35 ans au sein de la Banque mondiale.

« Des équipements médicaux simples comprenant des masques faciaux, des gants, des blouses et du matériel médical simple sont fabriqués au Maroc. Afin de survivre au ralentissement économique, de nombreuses PME mettent à profit la grave pénurie de ces produits en ajustant leurs chaînes de production en usine et en recyclant leur main-d’œuvre pour produire des produits médicaux simples pour les hôpitaux locaux. Les entreprises manufacturières légères du Maroc l’ont fait et devraient être encouragées à le faire à court terme », a-t-il dit.

À plus long terme, alors que la sensibilisation aux risques de dépendance excessive à l’égard de la Chine pour tous les produits manufacturés (des fournitures médicales et des ventilateurs aux iPhones) augmente, les acheteurs et les investisseurs du monde entier chercheront des sites de production en dehors de la Chine, a fait observer ce chercheur à l’Université de l’Indiana aux Etats-Unis qui compte une vaste expertise des politiques macroéconomiques et structurelles. Évoquant la réponse du Maroc à la pandémie du COVID-19, l’expert américain l’a qualifié de « décisive » relevant les mesures « fortes » engagées par les autorités conjuguées aux efforts de sensibilisation des citoyens.

« Le Maroc se trouve dans une position favorable par rapport à de nombreux pays de la région et du monde. Jusqu’à présent, le gouvernement et le peuple marocains semblent faire de leur mieux pour aplanir la courbe du coronavirus et relever les défis difficiles à venir« , a-t-il estimé. Mais les coûts de la pandémie pour l’économie ont été importants, a toutefois noté l’expert du PCNS. « En tant qu’importateur d’énergie, le Maroc a bénéficié de la baisse des prix de l’énergie mais les transferts de fonds, le tourisme, les transports et les services d’accueil souffrent tous du fait des restrictions mondiales et des faiblesses des chaînes d’approvisionnement », a-t-il indiqué.

Cet économiste auteur de plusieurs publications portant sur l’industrialisation, la gestion fiscale et le développement économique en Afrique a, par ailleurs, relevé que l’Initiative de solidarité africaine du Roi Mohammed VI est « à la fois opportune et cruciale » pour faire face à l’actuelle crise sanitaire inédite.

« L’initiative appelle à une réponse unifiée et concertée à la pandémie de COVID-19 en Afrique et à faciliter une action conjointe des pays africains. Elle permet le partage d’expériences et de meilleures pratiques pour faire face à l’impact sanitaire, économique et social de la pandémie », a-t-il dit.

Interrogé sur ses projections de sortie de crise, Dinh a indiqué que les scénarios actuelles des institutions financières comme le FMI supposent que la pandémie disparaîtra dans la seconde moitié de 2020 et donc que les activités économiques complètes reprendront au début de 2021. « À mon avis, cela ne peut se produire que si un vaccin pour Covid-19 peut être trouvé, testé, et mis à la disposition de tous d’ici la fin de 2020 », a-t-il estimé, notant que les complexités et les risques associés à l’assouplissement de la distance sociale en l’absence de vaccin signifient qu’au mieux, les activités économiques peuvent reprendre progressivement et il faudrait au moins une autre année (c’est-à-dire mi-2021) avant que tout ne redevienne normal.

Plus la crise durera longtemps, plus les dommages seront coûteux, et nous ne pourrons jamais revenir à un état « normal » à moins qu’un vaccin ne soit trouvé et disponible pour tout le monde, a insisté l’expert international.

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