Libye: L'ONU exhorte Haftar et Sarraj à reprendre les discussions militaires

Libye: L'ONU exhorte Haftar et Sarraj à reprendre les discussions militaires
vendredi 1 mai 2020 - 14:38

Alors que le maréchal Khalifa Haftar vient d’annoncer une trêve dans les combats qui l’opposent au Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par les Nations Unies, la mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) a appelé les belligérants libyens à reprendre les discussions militaires.

Débutées en janvier à Genève afin d’obtenir un cessez-le-feu durable, les discussions militaires s’étaient terminées en février après un deuxième round de négociations entre les deux pouvoirs.

Le GNA avait alors demandé de réactiver la Commission militaire dite de 5+5, constituée de dix hauts responsables militaires libyens, dont 5 issus du gouvernement reconnu par les nations unies et 5 autres issus du pouvoir alternatif de l’Est sous les commandes de Khalifa Haftar, cela en application des recommandations de l’accord de Skhirat qui prône des discussions et une solution inter-libyenne.

Cette commission avait pour objectif de tracer les contours et les conditions d’un cessez-le-feu et de surveiller son application, sous la supervision de la Manul.

Dans son communiqué, la Manul a exhorté les deux camps à « reprendre les pourparlers de la Commission militaire (…) par visioconférence, si nécessaire, afin d’aboutir à un cessez-le-feu durable », tout en alertant qu’il s’agit d’éviter « les tentatives d’un camp ou de l’autre d’exploiter cette période de répit pour renforcer ses positions« .

La mission de l’ONU a également appelé « toutes les parties à s’abstenir de tout acte ou propos provocateur, susceptible de menacer les perspectives d’une trêve ».

Cet appel de l’ONU intervient au lendemain de l’annonce d’une trêve par le maréchal Haftar alors que plusieurs organisations internationales avaient appelé à en observer une pour le mois de ramadan.

La trêve annoncée par l’homme fort de l’est a été cependant rejetée par le GNA de Fayez Al Sarraj, sans l’existence de « garanties et des mécanismes internationaux » pour surveiller son application, et surtout après la récente sortie médiatique du maréchal qui avait annoncé la mort de l’accord de Skhirat et avait déclaré avoir été « mandaté » par le peuple.

Le maréchal qui a essuyé plusieurs revers ces dernières semaines dans son offensive menée contre la capitale Tripoli tente de se refaire. Rarement, les cessez-le-feu ont été respectés par ce dernier.

La mission onusienne a par ailleurs alerté sur les ingérences de pays étrangers dans le conflit libyen pour servir leurs propres agendas. La Manul a exhorté « les Etats membres qui alimentent directement le conflit en leur fournissant des armes et des mercenaires (…) à user de leur influence pour respecter et faire respecter l’embargo sur les armes » décrété par l’ONU.

Aucune des deux parties ni les Etats étrangers alliés à l’un des deux camps, n’ont respecté l’embargo sur les armes et le cessez-le-feu, décidés durant la conférence de Berlin datant de janvier.

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