L’Autorité palestinienne a convoqué à une réunion d’urgence les ministres des Affaires étrangères arabes par visioconférence ce jeudi au Caire. Cette réunion extraordinaire aura pour ordre du jour les projets par Israël d’annexion de pans de la Cisjordanie occupée (illégalement au regard du droit international par l’Etat hébreu depuis 1967), a indiqué aujourd’hui lundi, l’organisation panarabe.
En fait il s’agira de se mettre d’accord sur les « les mesures que pourraient prendre les Etats arabes en cas d’annexion par Israël de la Cisjordanie ou de certaines zones » de ce territoire a indiqué Hossam Zaki, secrétaire général adjoint de la Ligue arabe. En janvier, l’administration américaine avait présenté un plan censé régler le conflit israélo-palestinien, qui proposait notamment l’annexion des colonies israéliennes et de certaines zones de Cisjordanie selon l’AFP.
Très controversé, ce projet, qui décrit également Jérusalem comme « la capitale indivisible d’Israël », a farouchement été rejeté par les Palestiniens et la Ligue arabe. Dans un message adressé en réponse au secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, Antonio Guterres a souligné que la décision israélienne « fermera la porte devant les négociations » entre les Palestiniens et les Israéliens et « détruirait la solution à deux Etats ».
L’Organisation de la coopération islamique (OCI) met également en garde contre les intentions de l’occupation israélienne concernant l’annexion de colonies ou de parties de la Cisjordanie occupée. Dans un communiqué, relayé par l’agence palestinienne de presse Wafa, l’OCI estime que « les mesures israéliennes constituent une violation du droit international et les résolutions des Nations unies ».
Aboul Gheit secrétaire général de la Ligue arabe, avait effectivement adressé une lettre au secrétaire général de l’ONU dans laquelle il a mis en garde contre le danger des tendances israéliennes à exploiter la préoccupation mondiale de la pandémie du coronavirus (Covid-19) afin d’établir un nouveau statut et d’annexer des parties de la Cisjordanie occupée.
De son côté, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a affirmé son rejet des intentions israéliennes concernant l’annexion de colonies ou de parties de la Cisjordanie, qualifiant la décision de « violation flagrante de la loi internationale ». L’annexion des colonies israéliennes et de la Vallée du Jourdain avait été proposée dans le plan de paix du président américain, Donald Trump, rejeté par les Palestiniens et une grande partie du monde Arabe et n’avait pas fait l’unanimité espérée par l’administration Trump et Israël.