Le Fonds monétaire international a alerté les États sur la possibilité de grogne sociale suite à la pandémie du Coronavirus si les mesures engagées étaient perçues favorables aux riches et aux multinationales.
Dans un rapport publié mercredi, l’organisation financière internationale se penche sur les conséquences des décisions politiques des pays concernant la réduction de l’impact économique de l’épidémie.
Le texte mentionne en ce sens, la possibilité de voir émerger de « nouvelles vagues d’agitation » sociale dans le monde, « si les mesures de soutien sont jugées insuffisantes pour atténuer la crise du Covid-19 et ses retombées économiques, ou si elles sont jugées injustes en favorisant les riches » ou les multinationales.
Le rapport de surveillance des finances publiques (Fiscal monitor), indique que des manifestations pourront éclater à cause de ces mesures, tout en soulignant que des protestations postérieures à la crise liée au coronavirus pourraient également avoir lieu lorsque les mesures d’aide seront « ultérieurement retirées ».
Pour étayer leurs propos, les auteurs du rapport rappellent les derniers rebondissements similaires dans le monde ces deux dernières années. À ce titre, les crises en Equateur, en Haïti ou en République islamique d’Iran, ont été citées en référence aux augmentations des prix du carburant par les gouvernements.
« Au Liban, les gens sont descendus dans la rue lorsque le gouvernement a annoncé l’introduction de frais sur les appels Internet, alors qu’au Chili, l’augmentation des tarifs des transports publics a déclenché des protestations sociales sur des questions beaucoup plus vastes », écrit le FMI.
Le Fonds rappelle également les manifestations des gilets jaunes en France de l’hiver 2018-2019, qui a éclaté entre autres en raison du refus de l’augmentation de la taxe sur les carburants et qui s’est élargi à un appel pour plus d’égalité sociale.
En dépit du fait que les protestations de chaque pays sont uniques, « elles semblent avoir des thématiques communes », affirme le FMI qui ajoute que si les populations manifestent c’est souvent en raison d’anciens sentiments d’injustice nourris par ce contexte de crise mondiale, et que certaines mesures peuvent agir comme une goutte faisant déborder le vase.
Le rapport souligne à cet effet, l’importance de bien communiquer auprès de la population pour éviter de raviver du ressentiment et recommande aux décideurs de complexes de s’attaquer aux causes complexes et spécifiques au pays du mécontentement, tout en préconisant « une approche progressive permettant aux citoyens de s’adapter ».