Alors que de nouvelles roquettes se sont abattues jeudi sur la Zone verte à Bagdad visant les intérêts étrangers en Irak, de plus en plus de pays de la coalition emmenée par Washington retirent leurs troupes du pays. Ils prétextent la crainte du nouveau coronavirus en Irak mais aussi avancent que c’est pour prêter main-forte à la lutte contre la pandémie sur leur propre sol. En Irak, avec vingt-neuf décès et 353 cas confirmés du Coronavirus (Covid-19), le pays impose depuis dimanche des mesures très strictes pour limiter la propagation de la maladie.
Jeudi donc, deux roquettes se sont, encore, abattues sur la Zone verte de Bagdad où siège notamment l’ambassade des Etats-Unis. Ces tirs non revendiqués n’ont fait ni dégât ni victime mais il s’agit de la 26ème attaque contre des intérêts américains ou de la coalition en Irak en six mois. Washington accuse depuis le début les factions armées pro-Iran d’en être responsables.
A la fin 2017, Bagdad annonçait en grandes pompes la victoire sur le groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui a un temps tenu un tiers de son territoire. Depuis, la coalition –dont l’appui aérien, les instructeurs au sol et les forces spéciales ont été cruciaux– ne cessait d’affirmer qu’elle allait retirer des troupes. On y arrive petit-à-petit avec 2.500 instructeurs -soit un tiers des troupes de la coalition- partis ou sur le départ.
Si le Royaume-Uni ou l’Australie ont annoncé retirer uniquement leurs instructeurs d’Irak et maintenir des « personnels essentiels », la France a entamé quant à elle, le retrait de ses 200 soldats à l’instar de la République tchèque qui a retiré tous ses hommes et une trentaine du pays qui se sont engagés dans un retrait complet ou partiel.
La France va retirer ses troupes d’Irak, où elles participaient à des missions de formation, a annoncé mercredi 25 mars l’état-major français, en raison « notamment » de l’épidémie de Covid-19 qui vient ainsi entraver une de ses opérations extérieures. Il précise dans un communiqué : « En coordination avec le gouvernement irakien, la coalition (internationale anti-organisation Etat islamique (EI) emmenée par Washington) a décidé d’ajuster son dispositif en Irak et de suspendre provisoirement ses activités de formation des forces de sécurité irakiennes, compte tenu notamment de la crise sanitaire. »
La coalition ayant annoncé avoir accéléré pour ce faire, le processus de départ avec la propagation du nouveau coronavirus qui a déjà tué en Irak limitrophe d’un des pays les plus touchés par ce fléau, l’Iran. L’heure est donc venue pour les pays ayant d’importants contingents en Irak comme l’Espagne ou la France de rentrer à la maison.