Maroc/Coronavirus: La situation impose aux riches de mettre la main à la poche

Maroc/Coronavirus: La situation impose aux riches de mettre la main à la poche
lundi 16 mars 2020 - 11:56

Avec la fermeture des frontières marocaines face à plusieurs pays européens, arabes et asiatiques suite à la propagation du Coronavirus de par le monde, plusieurs secteurs au Maroc ont été impactés par cette mesure décidée par le Royaume, qui a enregistré 28 cas confirmés Covid-19, 122 exclus, un décès et une guérison.

Les premiers concernés par cette fermeture des frontières sont les exportateurs marocains, qui ont exprimé leurs craintes à travers l’Association marocaine des exportateurs, l’ASMEX, qui de son côté, a livré plusieurs recommandations au gouvernement pour minimiser les dégâts, dont une refonte « urgente » de la loi de Finances 2020.

Joint par Hespress FR à ce sujet, Omar Kettani, professeur d’économie à l’Université Mohammed V de Rabat, a indiqué qu’en effet, et dans le contexte actuel, le gouvernement doit réviser la Loi de Finances 2020. « C’est certain. Parce qu’il va y avoir certainement moins de rentrées et plus de dépenses. Et donc il faudra chercher dans quelle niche il va falloir faire cette révision de la loi de finances pour diminuer les dépenses et augmenter les recettes », a-t-il dit.

Selon l’économiste, «il n’y a pas d’autres échappatoires. Il va falloir réfléchir très probablement sur les normes du comportement économique de manière générale, et par le gouvernement et par la société civile et par le système bancaire. Il y a toute une révision à faire de la façon dont on conçoit les responsabilités ici au Maroc».

«Les choses sont très sérieuses et plus tôt les réactions se feront au niveau du gouvernement mieux les conséquences seraient moins sérieuses», a-t-il estimé.

Et de faire valoir: «Je crois qu’on se rend compte maintenant, peut-être un peu tardivement, que les conséquences directes sont déjà sérieuses, ainsi que les conséquences indirectes, c‘est-à-dire les conséquences à moyen terme. Ça pourrait durer deux ou trois mois. Mais pendant ces deux ou trois mois, on sera peut-être à l’arrêt économique et Dieu seul connaît le coup réel que cela va engager».

L’économiste rappelle en cens pourquoi il avait, à un moment appelé le gouvernement à instaurer une politique d’austérité. « L’austérité permet de se préparer éventuellement à tout événement. On ne prend pas une mesure d’austérité pendant une période de crise, mais plutôt avant les crises, pour pouvoir amortir le choc. Or, on a continué à mener un train de vie au-dessus de nos moyens. Maintenant il va falloir mettre la main à la poche, sauf qu’on n’a pas assez d’argent dans les poches», dit-il, estimant que le Royaume « va malheureusement probablement recourir encore une fois à la dette».

Dans d’autres pays, comme les Etats-unis, les riches ont dû mettre la main à la poche justement pour remédier à la situation actuelle en faisant des dons importants aux établissements de santé à titre d’exemple. Pour notre interlocuteur, il est nécessaire pour les fortunes du Royaume d’agir de la sorte.

«La situation actuelle exige des riches du Maroc de mettre la main à la poche. Il faut à la fois dire que l’Etat doit changer son comportement, la société civile doit se discipliner, parce qu’on a besoin de solidarité maintenant. Vaux mieux ne pas paniquer mais avoir une attitude de solidarité. Et les riches et le système bancaire doivent mettre la main à la poche», insiste-t-il.

«Avant, on tirait sur le peuple. Le Maroc a déjà eu des années difficiles, sur le plan fiscal notamment. On a essayé de soutirer un maximum de prêts des couches qui étaient supposées être des couches moyennes. Aujourd’hui hui il n’y a pas d’alternative. L’alternative serait de tirer un peu sur les couches aisées au Maroc, et de pouvoir mener une politique d’austérité», indique l’économiste.

Il s’interroge, de même, si « l’Etat peut renoncer pratiquement à un effort d’investissement, mais il faut simplement maintenir les équilibres financiers», notant qu’il va falloir également« prendre des mesures, non pas pour créer des entreprises, mais pour maintenir les entreprises qui sont déjà en activité». 

«Au lieu que le système bancaire lance 2 milliards de DH supplémentaires pour la création des entreprises, maintenant il va falloir sauver les entreprises qui existent déjà», souligne l’économiste.

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