Un cessez-le-feu « fragile » est entré en vigueur, jeudi à minuit, dans la province syrienne d’Idleb, à l’issue d’entretiens, pour le moins difficiles de plusieurs heures à Moscou, entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe, Vladimir Poutine.
Le véritable enjeu de ce cessez-le-feu est sa durabilité, Erdogan ayant menacé qu’Ankara riposterait à toute attaque du régime.
« Le cessez-le-feu entrera en vigueur à partir de ce soir à minuit » heure locale, soit 22H00 GMT, a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse commune avec Poutine, ajoutant qu’il ferait en sorte avec son homologue russe qu’il soit « durable ».
Il a, dans ce sens, mis en garde que son pays se réservait « le droit de répliquer de toutes ses forces et partout à toute attaque du régime » de Damas.
La Turquie et la Russie vont travailler ensemble pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire « à tous ceux qui en ont besoin, et faire en sorte que les personnes déplacées par les violences puissent rentrer « volontairement », a-t-il encore dit.
De son côté, Poutine a indiqué que les deux pays s’étaient « mis d’accord sur un texte » qui, selon lui, « servira de base solide pour mettre un terme aux combats dans la zone de désescalade d’Idleb ».
Les armées russe et turque organiseront à partir du 15 mars des patrouilles communes sur l’autoroute M4, un axe stratégique traversant la région d’Idleb, a par ailleurs fait savoir le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, lisant une déclaration commune.
Par ailleurs, aux termes de cet accord, Ankara et Moscou ont prévu de mettre en place un « couloir de sécurité » de six kilomètres de profondeur de part et d’autre de l’autoroute, soit une zone tampon de 12 kilomètres de large au total, dont les paramètres doivent être définis sous sept jours.