Amzazi appelle à développer une sociologie du vécu de l'expérience carcérale

Amzazi appelle à développer une sociologie du vécu de l'expérience carcérale
jeudi 5 mars 2020 - 02:54

Le ministre de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Saïd Amzazi a appelé, mercredi à Rabat, à développer plus une sociologie du vécu de l’expérience carcérale qu’une sociologie de la prison.

Intervenant lors d’une réunion consacrée au démarrage des travaux préparatifs de la conférence de consensus qui sera organisée en octobre prochain par la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) sous le thème « la réinsertion des personnes détenues au Maroc », Saïd Amzazi a souligné la nécessité d’analyser l’espace carcéral dans tous ses niveaux depuis la détention, pendant l’expérience carcérale et durant la période de réinsertion.

La recherche scientifique précise et documentée est le seul moyen de continuer à améliorer les mécanismes et politiques concernant le système pénitentiaire du Royaume, a-t-il relevé lors de cette première conférence organisée sous le thème « la recherche scientifique au service de la préparation à la réinsertion des personnes détenues au Maroc », appelant par la même les chercheurs à investir davantage dans les spécialités concernées par l’espace carcéral afin de fournir aux établissements pénitentiaires des informations constructives et précieuses.

D’autre part, Saïd Amzazi a souligné que l’université, en tant que levier de développement, doit contribuer à l’élaboration de politiques publiques capables de répondre aux grands défis sociétaux, notamment en révélant et en diagnostiquant des phénomènes complexes, puis en les analysant dans l’objectif d’orienter ses multiples partenaires publics dans leurs réflexions et dans leurs actions.

À cet égard, le ministre s’est félicité de l’évolution « remarquable » du nombre de détenus inscrits dans différents niveaux de l’enseignement qui est passé de 1.423 détenus en 2009 à 4.544 détenus en 2019, notant que le nombre des détenus inscrits dans les différents centres de formation professionnelle, qui constitue une voie prioritaire pour faciliter la réinsertion des détenus, est passé de 4.077 en 2009 à 8.840 en 2019, et ce avec près de 65 centres de formation professionnelle ouverts dans les établissements pénitentiaires.

Il a également mis l’accent sur l’évolution de la qualité des modes d’enseignement et d’encadrement en formation professionnelle au sein des établissements pénitentiaires, indiquant que le taux de réussite au baccalauréat en 2019 chez les candidats détenus a atteint 47%, soit une hausse de 10% par rapport à 2018. Et de rappeler que 842 étudiants prisonniers s’étaient inscrits dans les universités marocaines au cours de la période 2018-2019.

Cette conférence s’inscrit dans le cadre du jumelage institutionnel entre le Maroc et l’Union européenne relatif au renforcement des capacités institutionnelles de la DGAPR avec un montant total de 1.500.000 euros et pour une durée d’environ 30 mois (juin 2018 – décembre 2020).

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