En Syrie, les combats se poursuivaient vendredi à Saraqeb dans la province d’Idlib, toujours tenue par les rebelles et les jihadistes appuyés par la Turquie. Sur ce front, « les frappes d’artillerie turques en soutien aux rebelles entravent l’avancée des forces du régime », selon Rami Abdel Rahmane le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Les forces de Damas ont seulement pu reconquérir la zone industrielle de la ville, d’après lui. Les djihadistes et les rebelles en Syrie avaient repris jeudi aux forces du régime, Saraqeb. La ville située dans l’est de la province d’Idleb, avait été reconquise le 8 février par le pouvoir, à la faveur d’une offensive lancée pour reprendre le dernier grand bastion djihadiste et rebelle de Syrie.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, dix-huit combattants du régime syrien ont été tués par des bombardements de représailles menés par l’armée turque dans la province d’Idleb, a rapporté l’OSDH, après la mort de 33 soldats turcs dans des raids attribués par Ankara au pouvoir de Damas. L’Armée turque a fait usage de son artillerie ainsi que de drones pour bombarder les positions du régime dans le sud et l’est de cette province stratégique et pour le régime de Damas, les rebelles et les jihadistes que pour la Turquie qui veut en faire un rempart ou une zone tampon à des buts de protéger ses frontières.
Les lourdes pertes essuyées par Ankara jeudi interviennent après des semaines de tensions croissantes à Idleb entre les forces turques et celles du régime, qui se sont affrontées à plusieurs reprises depuis le début du mois. Les bombardements meurtriers de jeudi portent à au moins 53 le nombre de militaires turcs tués à Idleb en février. Ankara, qui accueille déjà plus de 3.6 millions de réfugiés syriens sur son territoire, craint que les violences ne provoquent un nouvel afflux vers sa frontière.
Au chapitre de la désescalade, selon l’AFP qui rapporte l’information, les présidents russe, Vladimir Poutine et turc, Recep Tayyip Erdogan se sont parlés vendredi au téléphone. Les deux chefs d’Etat ont poursuivi leurs échanges de vues sur la situation en Syrie et se sont dits « inquiets de l’escalade des tensions » a indiqué le Kremlin dans un communiqué, ajoutant qu’ils sont « sérieusement inquiets de l’escalade des tensions à Idleb ».
Le communiqué ajoute en outre que, « pour normaliser la situation il a été convenu d’intensifier les consultations interministérielles pertinentes et d’étudier la possibilité de tenir prochainement un sommet ». Un peu plus tôt, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait présenté ses condoléances à la Turquie, assurant vouloir éviter que de « telles tragédies » se reproduisent et que Moscou « fait tout pour assurer la sécurité des soldats turcs » déployés en Syrie.
Ces sanglantes escarmouches aux lourdes pertes de part et d’autre interviennent après des semaines de tensions croissantes à Idleb entre les forces turques et celles du régime de Damas qui depuis le début du mois s’affrontent ouvertement. Le nombre de soldats turcs tués est porté à 53 avec les pertes de jeudi.