Les techniciens du secteur public, du secteur semi-public et des collectivités territoriales ont déclenché mercredi une grève « nationale » pour protester contre ce qu’ils ont décrit comme « l’intransigeance du gouvernement » et « son refus d’entamer un dialogue social » . Dénonçant « des conditions sociales et professionnelles désastreuses », il ne comptent pas s’arrêter là. Explication.
Syndicat le plus représentatif de cette catégorie des fonctionnaires de l’Etat, la Fédération marocaine des techniciens (FMT) appelle à deux nouvelles grèves, le 25 mars et la 14 avril prochains.
Dans sa déclaration, la Fédération assure que cette escalade « s’inscrit dans le cadre d’une bataille de protestation menée par les techniciens qui porteront des brassards noirs tout au long du mois d’avril, et manifesteront aux niveaux régional et central devant le siège du ministère délégué auprès du Chef du gouvernement, chargé de la Réforme de l’administration ».
Évoquant son dossier revendicatif, la FMT parle d’« injustice supportée par les techniciens », en revenant sur la décision prise par le gouvernement le 6 octobre 2019, lorsqu’il a adopté « unilatéralement », selon le syndicat, un décret émis en 1987. Ce texte réglementaire « établit une différenciation entre techniciens et ingénieurs, alors qu’ils étaient régis par un statut unique, représenté par le décret royal conjoint du 9 mars 1967 ».
Le syndicat explique que ce décret adopté par le gouvernement El Otmani « prive les techniciens de leur droit à une promotion à l’échelle 11 et au grade +hors-échelle», ainsi que d’« un système de rémunération équitable et juste, dans lequel l’Article 13 décrié est resté inchangé 15 ans », en plus de « sous-estimer la profession de technicien ».
La FMT ajoute que le gouvernement précédent (Benkirane, 2011-2016) « n’a pas respecté les promesses contenues dans les accords de dialogue social négociés en avril 2003 et en janvier 2004 ».
Ces deux accords prévoient « la révision du statut des techniciens », en définissant clairement leurs fonctions, et en ajoutant un grade de promotion similaire à l’échelle 11 de la Fonction publique.
Autre accord cité et « jamais mis en application » d’après le syndicat, celui du 26 avril 2011 qui prévoyait « la création d’un nouveau diplôme » et la « consultation des représentants des catégories de fonctionnaires de l’Etat, dont les techniciens ».