Les Etats-Unis ont revu à la hausse les taxes douanières punitives à l’encontre des avions Airbus importés d’Europe, qui passeront de 10 à 15% à compter du 18 mars.
Un communiqué du représentant américain au commerce (USTR), précise que ces taxes étaient de 10% depuis octobre dernier, quand le gouvernement américain avait décidé de frapper 7,5 milliards de dollars de produits européens de tarifs douaniers punitifs.
A l’origine, Washington avait pris cette mesure en représailles contre les subventions reçues par le constructeur aéronautique européen, jugées indues par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). D’autres produits – dont le vin, le fromage, le café et les olives – sont taxés à hauteur de 25% depuis octobre.
En octobre, Delta Air Lines, compagnie américaine cliente d’Airbus, avait déploré ces sanctions, estimant que les tarifs douaniers allaient causer de « graves préjudices aux compagnies aériennes américaines, aux millions d’Américains qu’elles emploient et aux voyageurs ».
Sur la même lancée, le président américain Donald Trump a déclaré qu’il était temps de négocier « très sérieusement » un accord commercial avec l’Union européenne. Il souhaite que les pays membres de l’UE ouvrent davantage leur marché aux produits américains, notamment agricoles.
Récemment, son administration a menacé de surtaxer « jusqu’à 100% » l’équivalent de 2,4 milliards de dollars de produits français. De quoi faire frémir les viticulteurs, mais aussi les importateurs américains de vin français, qui, dans une lettre à l’USTR ont chiffré de 11.200 à 78.600 les pertes d’emplois aux Etats-Unis si ces menaces étaient mises à exécution.
De son côté, le groupe aéronautique européen Airbus a dit, samedi, regretter « profondément » la hausse des tarifs douaniers imposés par Washington sur les avions produits en Europe, estimant qu’elle ne fait qu' »accroître les tensions commerciales entre l’Europe et les Etats-Unis ».
« La décision américaine crée plus d’instabilité pour les compagnies aériennes américaines qui souffrent déjà d’une pénurie d’appareils. (…). Elle ignore également les observations des compagnies américaines qui soulignaient le fait qu’elles seraient celles qui, au final, payeraient ces tarifs », a déclaré le groupe dans un communiqué.