A la primaire du petit Etat du New Hampshire ce mardi les démocrates tenteront de faire oublier le fiasco de l’Iowa. En effet, ce deuxième vote des primaires démocrates, pèsera lourd dans la course à la présidentielle. Il devrait permettre en l’absence d’un leader qui se dégage de clarifier un peu mieux le processus de désignation du candidat démocrate qui défiera Donald Trump. Cela étant, la course reste cependant longue et bien des choses sont encore à venir.
Bernie Sanders le sénateur du Vermont partira encore favori sauf que ce coup-ci, il n’aura pas pour rival Joe Biden qui a coulé en Iowa et également dans les sondages, mais la surprise du parti démocrate en la personne de Pete Buttigieg. Ce dernier méconnu encore il y a de cela une année est bien parti pour ravir l’investiture aux septuagénaires que sont les Joe Biden, Bernie Sanders, Elisabeth Warren et tiens même Michael Bloomberg qui grimpe doucement mais sûrement dans les sondages et qui pourrait facilement se retrouver dans la dernière ligne droite avec le jeune effronté.
Mais en attendant l’investiture on devra se faire voir et s’affronter du côté du New Hampshire. Dans cet Etat à la différence de l’Iowa on n‘optera pas pour un caucus (réunion politique du parti) mais pour une primaire dans le sens propre du terme c’est-à-dire des élections dans les bureaux de vote organisée par l’Etat lui-même. Les délégués élus lors du caucus ou de la primaire ont par la suite tout à loisir de choisir à la majorité absolue leur candidat lors de la convention de leur parti.
Pete Buttigieg qui a créé la surprise est un vétéran de l’armée (sept mois en Afghanistan), diplômé de Harvard et ouvertement homosexuel. Le bonhomme a plusieurs cordes à son arc pour s’opposer à Donald Trump. Il deviendrait à trente-huit ans, s’il est élu, le plus jeune locataire de la Maison-Blanche. En bon orateur ce fils d’un immigré maltais et d’une Américaine est un chrétien pratiquant qui mène jusqu’à présent une excellente campagne. Il est également musicien et parle huit langues (anglais, norvégien, maltais, français, espagnol, italien, arabe, dari).
Il ne cache pas par ailleurs son amour pour un enseignant, Chasten Glezman, qu’il a épousé à la cathédrale de Saint-James de South Bend, le 16 juin 2018. Le couple a annoncé qu’il fonderait une famille si Pete Buttigieg devenait président. Autant d’images permettant, l’adhésion des électeurs plus progressistes. Le bémol c’est la minorité afro-américaine. En juin 2019, à South Bend, ville dont il est maire depuis huit ans, un homme noir, Eric Logan, avait été tué par un officier de police. La communauté afro-américaine de la ville lui a alors reproché de ne pas avoir immédiatement pris position.
Qu’à cela ne tienne ! il a d’autres atouts électoraux et misera dans son programme sur la réforme sur les armes à feu, assurance santé universelle liée à un système public, suppression du collège électoral, hausse de la fiscalité pour les plus riches, gratuité des études supérieures en fonction des ressources des étudiants … Il est également sensible à la préservation de l’environnement et est favorable à l’instauration d’une taxe carbone. Le programme annoncé par « Mayor Pete » comme il est surnommé s’oppose à la politique menée par l’actuel président Donald Trump qu’il voudrait bien défier un 3 novembre 2020.
