Abdellatif Ouahbi à la tête du PAM: qu'est-ce qui va changer ?

Abdellatif Ouahbi à la tête du PAM: qu'est-ce qui va changer ?
mercredi 12 février 2020 - 11:43

La figure de proue du courant du futur, Abdellatif Ouahbi, a été élu, dimanche 9 février, secrétaire général  à la tête du parti de l’authenticité et de la modernité (PAM) au terme du 4e congrès national de la formation politique et après toutes les polémiques qui ont accompagné le parti du tracteur ces deux dernières années

Député à la chambre des représentants et avocat au barreau de Rabat, Abdellatif Ouahbi a ainsi succédé à Hakim Benchamach, et a appelé les congressistes de son parti à « tourner la page des divergences et à les surmonter », soulignant que son ambition est de « faire une percée politique dans le pays » à commencer par « la libération des détenus, à leur tête les détenus du Hirak du Rif ».

Il a de même exprimé son ouverture à « diverses composantes politiques », notant que « la démocratie interne est la porte qui permettra au parti de gagner les élections ». Des déclarations qui montrent clairement qu’Abdellatif Ouahbi compte couper les ponts avec les anciennes méthodes de ses prédécesseurs qu’il n’a pas manqué de « saluer » lors de son allocution de victoire.

Dans ce sens, Hespress Fr s’est entretenu avec Abdelhamid Benkhattab, professeur de sciences politiques à la faculté de droit Agdal-Rabat qui nous a déclaré que, justement, les élections du tracteur signifient que le parti du PAM a opéré un cap, par rapport à l’état et par rapport aux conditions de sa naissance.

« Nous savons très bien que les circonstances dans lesquelles le PAM a vu le jour étaient particulières, elles étaient caractérisées par une certaine connivence, et un rapprochement très poussé » avec certaines sphères, explique notre interlocuteur.

Le fait donc de choisir Abdellatif Ouahbi, poursuit-il, était un signe clair que le parti voulait se débarrasser de cette attitude satellitaire envers l’Etat. Et plus, ajoute Benkhattab, « nous allons assister à plus d’autonomie par rapport à l’Etat et plus d’autonomie aussi par rapport à la ligne directrice qui était celle du parti jusqu’à récemment ».

Le PAM a tourné la page de l’isolement 

Il est clair, selon cet expert en sciences politiques, qu’Abdellatif Ouahbi va vers le sens, d’abord d’un éloignement de plus en plus poussé de l’Etat, mais aussi vers un rapprochement avec le PJD, « et c’est très important justement ».

PHOTO MOUNIR MEHIMDATE

« Nous sommes est en train d’assister à une nouvelle réorientation du parti vers plus de rapprochement avec le PJD. Nous avons assisté à ces prémisses. Au départ c’était le rapprochement des élus locaux au niveau de Tanger, mais petit à petit nous avons vu la sortie des dirigeants des deux partis qui minimisent d’abord l’impact de ce rapprochement au niveau de la région de Tanger, mais aussi ouvre la voie à une possible alliance des deux partis dans les élections à venir de 2021 », analyse-t-il.

De ce fait, explique Benkhattab, il n’y a plus de ligne rouge en ce qui concerne une alliance possible entre les deux partis, soulignant qu’Abdellatif Ouahbi est « la personne qui est en très bon terme avec le PJD. Sa relation avec les dirigeants du PJD est cordiale et très poussée. Donc on voit très bien que le parti voulait donner un signal qu’il est prêt pour une éventuelle alliance lors des élections 2021 ».

« En fin de compte, le PAM a cessé d’être ce qu’il était auparavant. C’est maintenant  un parti qui se veut comme les autres, et qui veut justement travailler avec les autres partis sans aucune inimité », dit-il.

Cela dit, plusieurs analystes ont laissé entendre que ce rapprochement avec le PJD n’est autre qu’une technique du PAM pour atteindre les élections de 2021. Interrogé sur ce point, Benkhattab estime dans un premier temps que le PAM « n’aura aucune chance de devenir le premier parti lors des élections de 2021 ».

« Le PAM est sorti très très affaibli des élections de 2016. Nous ne sommes plus devant ce grand parti qui était le PAM jusqu’à présent, mais nous sommes devant un parti comme les autres et qui va essayer de tendre la main aux autres partis, notamment au PJD, mais aussi au RNI et au parti de l’Istiqlal. Et on va voir quelle est la configuration qui va venir » analyse-t-il.

Mais de toute manière, poursuit l’expert en sciences politiques, « ce qui est sûr, c’est que, par ce cap-là, le PAM a donné un signal qu’il est présent dans toute configuration gouvernementale lors des élections à venir. Donc nous serons devant un parti qui occupera certainement soit le 2e soit le 3e, soit le 4e rang », notant que « de toutes les manières, le PAM est né non pas pour être à l’opposition, mais pour être au gouvernement. Et il fera tout pour être dans le gouvernement à venir ».

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