Coronavirus: L'Algérie et l'Afrique du Sud les plus vulnérables en Afrique en cas d'importation de l'épidémie 

Coronavirus: L'Algérie et l'Afrique du Sud les plus vulnérables en Afrique en cas d'importation de l'épidémie 
mardi 11 février 2020 - 16:56

Une étude internationale réalisée par un groupe de chercheurs de diverses universités internationales, révèle que plusieurs pays d’Afrique seront les plus vulnérables en cas d’importation de l’épidémie du Coronavirus depuis la Chine. Parmi ces pays, un trio de tête se montre le plus exposé. 

Les chercheurs de l’équipe emmenée par Vittoria Colizza (Institut Pierre-Louis, Inserm – Sorbonne Université) ont publié le travail après avoir procédé à une étude minutieuse se basant sur un croisement de paramètres et le constat est sans appel: Les pays africains les plus exposés au Coronavirus sont l’Algérie, l’Afrique du Sud et l’Egypte.

Les résultats démontrent de même que ces trois pays présentent de fortes lacunes dans la « gestion et le contrôle des introductions 2019-nCoV » qui dépendent largement des capacités de santé publique des pays. En évaluant l’état de préparation et la vulnérabilité des pays africains par rapport à leur risque d’importation du coronavirus, les chercheurs ont ainsi classé l’Algérie, l’Afrique du Sud et l’Egypte parmi les pays présentant le plus haut niveau de risque d’introduction du Coronavirus cela, en prenant en compte l’outil de l’OMS réservé à l’autoévaluation des Etats membres à mettre en œuvre les dispositions du règlement sanitaire international (RSI).

Les chercheurs ont mis en place un classement allant de 0 à 100 exprimant l’index de capacité et de vulnérabilité des pays. Plus le chiffre se révèle haut et rapproche de 100, plus le niveau de capacité est important et la vulnérabilité est inférieure.

Ainsi, les pays comptabilisent un score de 87 pour l’Egypte, 76 pour l’Algérie et 62 pour l’Afrique du Sud sur une échelle de 0 à 100, en termes de risque d’introduction du virus couplée avec un score de capacité d’application des disposition du règlement sanitaire internationale de l’OMS de modéré à élevé. Concernant l’indice de vulnérabilité des pays, ces trois Etats totalisent respectivement 53, 49 et 69 sur 100, ce qui explique qu’ils ont relativement les capacités de faire face à l’épidémie.

Le Maroc dans la zone à risque modéré

Concernant le Maroc, il fait partie d’un autre cluster répertorié par les chercheurs. Le pays se trouve dans un groupe qui compte le Soudan l’Angola,  la Tanzanie, le Ghana et le Kenya. Ces six Etats ont, une taille de la population similaire et un risque modéré d’importation du coronavirus en commun. Néanmoins, ils présentent un taux variable de capacité, relativement bas, ce qui représente une importante vulnérabilité face au virus, excepté pour le Maroc qui totale un score de 56.

« Nous avons utilisé des données sur les volumes de voyages aériens au départ des aéroports des provinces infectées en Chine et dirigé vers l’Afrique pour estimer le risque d’introduction par pays« , expliquent les chercheurs qui ont exclu la région de Hubei, l’épicentre du Coronavirus, qui est actuellement soumise à une interdiction de vols aériens depuis le 23 janvier.

« Nous avons déterminé la capacité des pays à détecter les cas et à y répondre avec deux indicateurs: l’état de préparation, en utilisant le cadre de suivi et d’évaluation du Règlement sanitaire international de l’OMS; et la vulnérabilité, avec l’indice de vulnérabilité aux maladies infectieuses », ont-il ajouté par rapport à la méthodologie de recherche utilisée.

Le cap symbolique des 1000 victimes franchi

Pour rappel, l’épidémie du Coronavirus continue de faire des dégâts en Chine mais également dans une trentaine d’autres pays. Plus de 42.600 personnes ont été contaminées par ce virus en Chine continentale, et au moins 1.016 d’entre elles sont mortes, selon les derniers bilans.

Hors Chine continentale, le coronavirus a tué deux personnes, l’une se trouvant aux Philippines et une autre à Hong Kong, et plus de 400 cas de contamination ont été confirmés dans une trentaine de pays et territoires. « La principale raison de cette déclaration n’est pas ce qui se passe en Chine mais ce qui se passe dans d’autres pays. Notre plus grande préoccupation est la possibilité que le virus se propage à des pays dont les systèmes de santé sont plus faibles« , avait déclaré le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

« Avec 99% des cas en Chine cela reste une grande urgence pour ce pays, mais cela constitue aussi une très grave menace pour le reste du monde« , a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus à l’ouverture à Genève d’une conférence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le nCoV 2019 mardi.

L’OMS avait déclaré par ailleurs que l’épidémie du coronavirus était une « urgence sanitaire mondiale » notamment en raison des craintes pour les pays pauvres n’ayant pas les moyens ni les infrastructures médicales pour faire face à ce virus.

« La principale raison de cette déclaration n’est pas ce qui se passe en Chine mais ce qui se passe dans d’autres pays. Notre plus grande préoccupation est la possibilité que le virus se propage à des pays dont les systèmes de santé sont plus faibles« , avait déclaré le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

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