En Syrie au moins treize soldats syriens ont été tués et vingt autres blessés par l’armée turque selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Les militaires turcs auraient riposté à des tirs d’artillerie du régime syrien qui ont fait 4 morts et neuf blessés selon Ankara.
Un communiqué du ministère de la Défense a indiqué que : « Quatre de nos frères d’armes sont tombés en martyrs et neuf ont été blessés, dont un grièvement, par des tirs d’artillerie nourris des forces du régime ». Le document fait également état d’une réplique qui a « détruit plusieurs cibles » et dresse un bilan qui se situerait « entre 30 et 35 » soldats syriens.
Ce n’est pas la première fois que les forces du régime de Damas s’attaquent aux militaires turcs. Ces derniers sont déployés dans 12 postes d’observation dans la région d’Idlib dans le cadre d’un accord conclu avec la Russie pour faire cesser les violences dans le dernier bastion dominé par des djihadistes et des rebelles. L’armée du régime de Damas en a, dans son offensive contre la « rébellion syrienne » dans la province d’Idleb, encerclé six. Jusque-là seuls quelques escarmouches avaient été signalées sans faire de dégâts de part et d’autres et ce, même au plus fort de l’invasion turque contre les Kurdes pour les repousser de la zone tampon.
Cet affrontement meurtrier pourrait déclencher un point de non-retour car il est considéré comme le plus sanglant entre les Turcs, qui parrainent la rébellion syrienne, et le régime de Damas, soutenu par l’aviation russe, en Syrie qui la combat. En effet, le régime de Damas a entrepris ces derniers jours de reconquérir la province peuplée de plus de 3 millions d’habitants, parmi lesquels de nombreux déplacés du conflit. Les hommes de Bachar Al-Assad sont à deux doigts de contrôler l’axe routier Damas-Alep.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, prompt à la détente comme à son habitude a eu vite fait de réagir et de déclarer depuis Istanbul « Je veux m’adresser en particulier aux autorités russes, vous n’êtes pas notre interlocuteur, notre interlocuteur est le régime [de Damas]. N’essayez pas de nous empêcher d’agir ».
Le porte-parole du parti d’Erdogan, l’AKP (Parti de la justice et du développement) a estimé lundi que le régime syrien avait attaqué les soldats turcs car il se sentait « protégé par le parapluie russe ».
Par ailleurs, selon l’AFP qui cite le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, au moins neuf civils, dont quatre enfants et sept membres d’une même famille, ont été tués lundi dans des raids dans le nord-ouest du pays, sans établir pour l’heure qui était à l’origine des tirs. « Des avions de chasse ont visé une voiture qui transportait des déplacés dans l’ouest de la province d’Alep ». L’Observatoire, a fait également état de 20 blessés dans ces frappes.
L’offensive du régime de Damas et de son allié russe à Idlib, mais aussi dans les provinces voisines d’Alep, de Hama et de Lattaquié, a jeté des centaines de milliers de personnes sur les routes qui fuient les combats. Déclenché il y a bientôt neuf ans, le conflit en Syrie a fait plus de 380.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.
